Qu’est-ce qu’une émotion ?
Les émotions sont des formes de communication qui ont pour origine : notre corps. Une émotion est une conséquence de la façon dont notre « soupe hormonale » évolue en fonction de situations perçues. Les hormones sont les vecteurs chimiques inter-organes qui permettent de mettre notre organisme en alerte, en action, en joie ou en repos selon une « programmation émotionnelle acquise ».
Les émotions permettent également de communiquer entre individus d’espèces vivantes qui partagent plus ou moins cette forme de sensibilité. C’est ce que l’on nomme parfois le langage analogique ou corporel. Nous ressentons l’émotion des autres et nous sommes naturellement beaucoup plus réceptifs à une émotion qu’à un discours. Les émotions des autres êtres vivants parlent directement à nos tripes sans passer forcément par l’esprit.
Et c’est précisément là où se se situe le dilemme avec nos émotions. Tout serait très bien si nous ne faisions pas preuve d’esprit. Si nous n’étions pas capable de discernement, de compréhension de qui nous sommes parmi les autres, de ce que nous sommes idéalement possible d’accomplir, nous n’aurions pas d’état d’âme.
Notre esprit transforme radicalement le monde au travers du progrès technique et humain qu’il implique. Cependant nos émotions sont à la traîne. Nous nous émotionnons comme des primates plus ou moins dominants, plus ou moins soumis dans une monde qui n’est plus du tout organisé autour d’une meute ou d’une tribu dans une jungle de dangers…
Alors comment faire pour assainir nos émotions dans ce présent qui progresse de plus en plus vite ?
Il y a la nécessité de s’adapter à un monde de plus en plus complexe et impermanent. Cela peut être générateur de stress.
Il y a la nécessité de s’intégrer à une société morale de plus en plus légalisée où nos instincts primaires sont malmenés. Cela peut générer une haine qui se retourne contre nous-même.
Il y a la nécessité de faire face à ses responsabilités, que ce soit au travail, envers nos proches et nos enfants, nos propriétaires, nos banquiers… Cela peut générer une souffrance liée à un sentiment de captivité relative à une vie qui peut nous échapper et que nous pouvons subir.
Comme il n’y a pas de progrès possible sans intention de mieux et pas de mieux sans stratégies de progrès. Voici ci-dessous, ce qui me semble être les stratégies les plus pertinentes face à nos émotions :
Stratégie émotionnelle générale
La domestication que nous recevons des dominants est néfaste pour notre bien-être. Nous avons peur des autres parce que nous avons été persécutés par ceux-ci. Et nous avons peur de certaines facettes de nous-même parce qu’on nous a appris à trop nous mépriser nous-même.
Notre domestication imprime à notre être, une « programmation émotionnelle ».
- plus elle sera dure, plus je serais soumis, timide, réservé envers ceux qui incarnent « mon autorité » et tyrannique avec ceux qui sont dans mon cercle de domination.
- plus elle sera souple, plus je serais dissipé, avec des risques d’échecs sociaux.
- plus elle sera bienveillante, plus je serais propice à la joie.
- plus elle sera aimante, et plus je serais propice au partage.
- plus elle sera guidante, et plus je saurais me comporter dans le monde.
Seule l’autorité à laquelle on se sent naturellement soumis peut avoir un pouvoir d’impression émotionnelle en nous.
Si je suis trop réservé, il faut que je trouve une autorité qui fasse croître mon cadre d’autorisation.
Si je suis dissipé, il faut que je trouve une autorité qui fasse croître mon cadre de structuration.
Si je suis en manque d’amour, il faut que je trouve une autorité qui fasse croître mon cadre de sécurisation.
Il est possible grâce à la méditation et les processus auto-hypnotiques de faire grandir plus ou moins partiellement son autorité sur soi-même et ainsi se libérer progressivement de nos charges émotionnelles excessives et limitantes et ainsi faire grandir son indépendance émotionnelle. -> Cela fera l’objet de nombreux articles à venir…
Stratégie émotionnelle face à nos responsabilités :
Apprendre à lâcher prise et se reposer sur le niveau d’autonomie des autres.
Ne pas se mettre dans une situation qui, par un trop fort désir compensatoire, nous prive de liberté (investissements trop engageants par rapport à nos propres ressources).
Sortir de sa zone de confort pour augmenter son pouvoir d’influence d’une manière consciente et maîtrisée.
Stratégie émotionnelle face à la morale et la justice :
Définir et s’approprier sa propre morale.
Appendre à se détacher des mécanismes qui nous maintiennent dans un sentiment de victimité. Se détacher et comprendre les jeux sociaux autour du triangle de Karpman.
Ne pas pour autant devenir inconscient ou non agissant face à nos réelles persécutions. Être détaché émotionnellement et agissant intellectuellement et comportementalement.
Stratégie émotionnelle face à la précarité :
Développer sa conscience.
Trouver des voies d’adaptation (développement de compétences qui font autorités) envers ce qu’on comprend de notre milieu en fonction de ce qui nous plait le plus.
Se faire accompagner le plus possible.
Trouver des espaces de sécurisation pour développer de la tranquillité et de la sérénité. Que cela soit extérieurement auprès d’individus bienveillants et sécurisants ou intérieurement, avec notre propre capacité à trouver le calme et la paix en soi.