On se donne un cap, une ligne de conduite, de bonnes résolutions. C’est très bien, mais voilà, on n’a pas envie, on remet à demain, on butte sur les premières marches ou sur les derniers pas…
La procrastination, c’est ne pas avoir envie. Et on n’a pas envie parce que l’on DOIT faire quelque chose que l’on ne ferait pas naturellement. Naturellement, dans le sens de nos habitudes de mammifères qui nous font vouloir confort et repos. Mais la propension foncière de l’humain est le désir d’Être et l’ambition qui lui est associée.
Et la procrastination est le symptôme d’un malaise d’ambition. Soit parce que notre ambition est insuffisante soit parce qu’elle est trop exigeante.
La procrastination a une seule et unique cause racine : la peur.
Si je procrastine par ennui, par manque de sens dans ce que je fais, c’est parce que j’ai peur de reprendre le sens de ma vie en main. Et souvent, nous agissons aux profits des autres et non de soi. L’Autre est plus fort psychiquement que le Soi. Cela est dû à notre précarité de naissance, si on ne s’occupe pas de nous en bas-âge, nous mourrons.
Ainsi par peur de mourir, nous soumettons instinctivement nos actions aux bénéfices de ceux qui nous nourrissent et nous protègent et adaptons nos ambitions à ce que notre cadre social veut de nous.
Diminuer la procrastination, passe d’abord par la reconquête de ses motivations. En apportant plus de Soi dans ses volitions et ses actions.
Si la soumission à des choses que l’on nous demande et que nous n’apprécions pas diminue notre énergie vitale, la soumission à notre propre cadre moral (ce que je dois faire, ce que je m’impose de faire) peut avoir la même conséquence. Si nous nous en demandons trop, nous finirons par nous épuiser et sombrer dans la déprime.
Quoi qu’il en soit, ne plus procrastiner passe par l’adéquation entre notre désir d’être et nos actions de tous les jours. Et l’inadéquation a pour cause : la crainte d’être soi-même.
Comment surpasser nos peurs et faire avancer les choses ?
Bien évidement, une vie sans contrainte n’existe pas. Bien évidement il nous faut accepter notre quotidien sans pour autant s’y oublier et tourner en rond jusqu’à la mort. Et il s’agit en cela justement d’avoir une juste conscience de notre mort pour trouver les moyens de s’opposer aux forces qui nous font passer à côté de notre vie dans l’ici et maintenant.
Surpasser ses peurs, c’est avant tout apprendre à s’oublier, à relativiser l’échec, à apprendre à décevoir, à accepter les risques et les pertes dans l’espoir rationnel d’un meilleur à venir. Et si tout ne se passe pas comme il faut : tant qu’il y a de la vie, il y a un potentiel, tant qu’il y a un but, il y a une raison à être.