Comment pourrions-nous concilier exigence et tolérance ?

Si l’exigence est mère d’accomplissement, l’intolérance est mère de destruction.

Comment rester exigeant sans sombrer dans l’intolérance qui nourrit les sentiments négatifs destructeurs de socialité ?

Pourquoi devons nous être exigeant ?

L’esprit humain permet l’Idéal.

L’idéal permet de se donner une vision vers laquelle tendre.

Cet idéal combiné aux désirs d’accomplir engendre les œuvres et toutes les belles et solides choses autour de nous construites par les humains.

L’exigence nous fait tendre vers l’excellence et ainsi fait croître le Bon, le Beau, le Juste sur Terre.

Pourtant parfois, nous marchons un peu sur la tête :

• Quand l’idéal se transforme en tyrannie
• Quand le Bon, le Beau, le Juste que nous créons se fait au sacrifice du Beau, du Bon et du Juste à vivre en soi et avec les autres

Pourquoi devons nous être tolérant ?

L’âme humaine permet l’amour.

L’amour permet la joie et les ressources nécessaires pour affronter l’existence. Elle nous permet de bâtir une œuvre, un idéal concrétisé dans la réalité avec le moins de friction interne et externe.

Pourtant parfois, nous marchons un peu sur le cœur : quand notre besoin d’amour se transforme en soumission inadaptée. Soumission automatique qui nous fait toujours dire oui au lieu de contredire pour pouvoir négocier un système d’exigences qui fonctionne mieux.

Venons-en à la résolution : comment être exigent et tolérant ?

Ce qui est essentiel de comprendre c’est qu’ici la problématique de l’exigence intolérante ou de la tolérance inexigeante est purement issue d’une inaptitude psychologique, un conflit d’estime de soi par rapport aux autres. Il y a ici un trouble qui empêche de respecter la personne en vue d’édifier la chose ou de respecter l’idéal en vue d’orienter la personne.

En fait, il n’y a rationnellement aucune opposition préalable entre exigence et tolérance.

Il nous s’agit en fait de pouvoir allier et d’optimiser à son extrême les puissances harmoniques et désirantes de notre être. Apprendre à cultiver le calme méditatif qui permet de mettre notre être au diapason de l’harmonie de la matière et de la vie, qui élude les conflits et nous rend aimant. Et dans la communion de la conscience avec la vie et le monde, savoir se mettre cognitivement au diapason du sens du Bon, du Beau, du Juste, du Vrai. Puis nous mettre en mouvement avec l’intensité que réclame notre vouloir vivre et là, miracle, nous faisons avec et nous faisons ensemble, pleinement et respectueusement.