Déroulé de l’article :
1/ C’est quoi la santé mentale ?
2/ Qu’est-ce qui nuit à la santé mentale ?
3/ Comment faudrait-il réagir aux désagréments existentiels ?
4/ Pourquoi réagit-on autrement ?
5/ Comment se transformer ?
1/ C’est quoi la santé mentale ?
La santé mentale, c’est se sentir bien dans :
- ses émotions, ses humeurs
- ses pensées, ses envies
- ses comportements, sa vie
La santé mentale, c’est avoir le désir serein d’aimer et de respecter soi et les autres au cœur de notre état d’être de manière durable.
2/ Qu’est-ce qui nuit à la santé mentale ?
Plus il y a eu du manque d’amour inconditionnel, du manque de stimulation et du manque de structuration et de la violence à notre égard et plus notre santé mentale se charge du risque de se dégrader plus ou moins profondément et durablement.
Les dérèglements structurels de la santé mentale engendrent :
- des émotions paralysantes ou asociabilisantes
- des pensées accablantes ou intranquillisantes
- des comportements engendrant des expériences insatisfaisantes ou addictives
Et globalement les dérèglements de notre système psychique vont engendrer un besoin excessif de s’inquiéter (pour soi et/ou les autres) et de mépriser (soi et/ou les autres).
Les dérèglements structurels de notre capacité psychique naturelle à nous sentir bien vont rendre notre état d’être plus sensible aux désagréments existentiels comme :
- les frustrations qui blessent notre ego
- les manques qui pressent sur nos désirs
- les difficultés qui bousculent nos idéaux
- les agressions qui abîment notre intégrité physique et psychique
- les contrariétés qui irritent notre perfectionnisme
3/ Comment faudrait-il faire face aux désagréments existentiels ?
La meilleure manière de réagir face aux désagréments est de ne pas s’y enliser, de trouver les ressources nécessaires pour renforcer les postures et attitudes qui nous permettent d’y faire face et de nous aider à rendre notre existence plus impactante et heureuse :
- Devenir plus BATTANT.E pour ne pas se replier sur nos frustrations et aider notre individualité à accomplir sa fonction principale : nous porter dans nos désirs face aux attentes nuisibles des autres
- Devenir plus OPTIMISTE pour ne pas se replier sur nos manques et aider notre être à accomplir sa fonction principale : se nourrir de ce qui est bon en nous et autour de nous .
- Devenir plus SAGE pour ne pas se replier sur nos préjugés et nos illusions et aider notre raison, notre intuition et notre liberté à accomplir leur fonction principale : comprendre, deviner et s’affranchir du réel tel qu’il est et tel qu’il va
- Devenir plus PARDONNANT.E pour ne pas se replier sur nos blessures et aider notre amour à accomplir sa fonction principale : rendre heureux
- Devenir plus TOLERANT.E pour ne pas se replier sur nos valeurs limitantes et aider notre Parent intérieur à accomplir sa fonction principale : nous mettre en sécurité et prendre soin de nous
Lorsqu’il.elle rencontre une frustration, le.la BATTANT.E peut se poser les questions suivantes :
- Par quoi suis-je irrité.e ?
- Quelles sont les volontés et les espoirs que cela contrarie ?
- Sont-ils sains pour moi et pour les autres ?
- Quels nouveaux objectifs et nouvelles méthodes poursuivre ?
- Quelle va être ma prochaine petite victoire ?
Lorsqu’il.elle fait face à un manque, l’OPTIMISTE peut se poser les questions suivantes :
- De quoi ai-je ce désir ?
- Pourquoi est-il si important ?
- Sur quel angle nouveau pourrai-je envisager la situation pour me remobiliser sur ce qui est important ?
Lorsqu’il.elle rencontre une difficulté, le.la SAGE peut se poser les questions :
- De quoi suis-je dégoûté.e ?
- Quels idéaux ont été contrariés ?
- Qu’est-ce que je dois mieux comprendre et accepter ?
- Comment m’en ou nous en délivrer ?
Lorsqu’il.elle a subit une agression, le.la PARDONNANT.E peut se poser les questions :
- Qu’est-ce qui me rend anxieux ou me fait suréagir ?
- De quels maux dois-je me débarrasser ?
- A qui dois-je pardonner ?
Lorsqu’il.elle rencontre une contrariété le.la TOLERANT.E peut se poser les questions :
- Qu’est-ce qui m’agace ?
- Quels drivers sont concernés par mes contrariétés ?
- Par quelles nouveaux accords intérieurs pourrais-je les remplacer ?
- Quelles sont les meilleures valeurs que je pourrais investir ?
4/ Pourquoi réagit-on autrement ?
Nous reproduisons naturellement les comportements et souvent les pensées négatives des personnes qui ont eu de l’autorité sur nous et en premier lieu, celles de nos parents ou de ceux qui en ont tenu le rôle.
Cette détermination et nos expériences existentielles développent des schémas de penser et de s’émouvoir qui vont s’ancrer de plus en plus au fur et à mesure que notre cognition les empruntera.
Ces schémas cognitifs et psychiques, pervertis par des normes sociales encore bien trop maltraitantes, vont très souvent nous faire réagir inadéquatement et nous entrainer dans des scénarios perdants lors de nos périodes de crises (où les désagréments existentiels sont actifs).
Biologiquement, nous sommes des animaux, et anthropologiquement et philosophiquement nous sommes des êtres communiquant et pensants.
C’est, je suppose, la création de l’imagination nécessaire à la résolution des problèmes et de la pensée « parlée » nécessaire à la communication, qui a créer la conscience. Et les règles sociales intériorisées qui a créé la scission entre notre conscient et notre inconscient.
Nous sommes des animaux sociaux et politiques (cfr. à la pensée de Montesquieu et Aristote). En cela nous devons pouvoir imaginer et penser des choses qui ne doivent pas enclencher la réaction physique immédiate de notre corps, engendrant ainsi un sorte de divorce entre l’esprit et le corps.
Notre animalité génèrent des pulsions. Et selon la deuxième topique de Freud, dans le champ de notre animalité, nous sommes traversé.e.s par 2 types de pulsions :
- Les pulsions de vie sur lesquelles s’appuient notre instinct reproductif
- et les pulsions de mort sur lesquelles reposent notre instinct de prédation
Et ces deux instincts naturels « subissent » la domestication opérée par la civilisation.
Le problème, c’est que ces instincts sont foncièrement peu domesticables et il nous faudra composer avec. Nous devons les canaliser tout au long de notre vie dans une dualité de fond entre pulsions de notre animalité et normes sociales.
Pour affiner la compréhension de nos instincts animaux à l’œuvre, j’en rajouterai un troisième : l’instinct de vigilance. Car le parcours évolutif de notre espèce sur terre s’est avant tout construit psychiquement en tant que proie, plus que prédateur.
C’est l’usage des armes et du feu, il y a plus de 400 000 ans, qui a contribué fortement à renverser la dynamique pour développer et intérioriser encore plus fort notre instinct de prédation.
Nous avons donc fondamentalement encore des réactions de chassé.e.s qui nous poussent à fuir et à se protéger. Et cela souvent de manière disproportionnée et inadaptée à la réalité de nos dangers modernes.
Si je résume, nous avons 3 instincts avec lesquels nous devons mieux composer pour vivre en société et que nous devrons sublimer dans notre processus de transformation personnelle, comme nous y invite Freud :
- L’instinct de reproduction qui nous pousse à vouloir nous soulager sexuellement et nous rapprocher affectivement
- L‘instinct de vigilance qui nous pousse au repli face à l’inconnu et l’inconfort
- L’instinct de prédation qui nous pousse à vouloir tuer pour se nourrir ou pour régler un conflit
5/ Comment se transformer ?
Tout l’enjeu réside dans notre capacité à sortir de nos schémas cognitifs et psychiques inadaptés et dysfonctionnels.
Pour cela il nous faut de nouveaux schémas à investir (renforcer des postures existentielles positives comme vu plus haut) et il nous faut pouvoir s’extraire des schémas actuels qui ont une force d’attraction importante pour notre pensée.
Alors, comment procéder pour s’extraire de nos schémas actuels dans les périodes de crises ?
Tout d’abord, il s’agit de mettre le maximum de conscience dans la situation : conscience de son corps, conscience de ses pensés, conscience de ses émotions, consciences de nos comportements sur les autres.
Lors des crises émotionnelles, quand les pulsions de vie et de mort inadaptées nous envahissent, il est improbable d’espérer pouvoir penser avec conscience dans ces moments là, mis à part peut-être, en recourant aux médicaments (au sens large) ou en étant ceinture noir de méditation.
La pratique régulière de la méditation permet de mettre plus de conscience dans notre existence et de pouvoir s’extraire de l’activation de nos schémas cognitifs et psychiques préexistants. Elle permet de cultiver une attention exempte de troubles émotionnels.
L’accompagnent d’un.e thérapeute est une aide précieuse et souvent indispensable.
L’usage accompagnée de substances psychédéliques est une méthode très intéressante pour les personnes qui ne peuvent pas accéder à des expériences de prises de recul transcendantes par la méditation, la lecture, les révélations. Je vous conseille la lecture du livre « Voyage aux confins de l’esprit » de Mickael Pollan à ce sujet.
Ouvrir de nouvelles fenêtres de la perception dans notre esprit est une des clés de la transformation personnelle.
Et, comment procéder pour s’approprier de nouveaux schémas plus fonctionnels ?
Tout d’abord, il s’agit d’avoir des temps, accompagnés ou non, pour mettre au point avec raison, les autres croyances, postures et comportements possibles qui s’offrent à vous.
Puis, de les décortiquer pour les faire évoluer vers la meilleure version de votre être, tel qu’il est.
Il faudra ensuite lister les tâches à réaliser dans ce processus:
- Les temps intro-actifs qui auront pour but l’activation de nouveaux schémas de pensées et d’agir en vous
- Les temps extra-actifs qui auront pour but la communication vers de nouveaux ou meilleurs fonctionnements avec les personnes impliquées ou à impliquer dans votre processus de transformation et la mise en place de nouvelles pratiques positives au quotidien. Corps et esprit, même équipe, santé physique et mentale, même combat 😉