Quand j’ai vu l’affiche du film, ça m’a fait penser à Don’t look up, le regard de Duris qui prolonge le regard de Di Caprio sur la nature en toile de fond ?
J’y suis allé avec cette impression, sans regarder les critiques ni même le synopsis.
Quand la première scène fonctionne comme un bon vieux cliché de science fiction catastrophe, je me suis demandé si j’avais bien fait de venir.
Premier trouble : « le style cinéma français, en mode anti-héros à la Duris » qui se retrouve dans la prémisse d’Indépendance Day… Et puis là, la créature bizarre, à la force disproportionnée par rapport aux lois de la nature (suis-je dans X men ?) et qui génère un malaise. Était-ce un malaise lié à une forme de loupé cinématographique ou un malaise tout court, bien mis en scène ? Je savais pas trop.
En fait, ce film est la plupart du temps malaisant et c’est cela qui le rend à part. Ces malaises, ne me renvoient-il pas à mon petit fasciste intérieur, qui accueille le bizarre avec une mise à distance et des jugements ?
C’est ce bizarre, cette altérité animale dans laquelle nous sommes environnée et que nos critères de beautés et de dégouts nous donne envie d’aller-vers ou d’éviter, envies de câlins ou de fuir, ou d’y donner des coups de pieds voire des coups de fusils est le coeur du sujet posé par ce film.
Je ne sais pas si cette mise en abime des malaises était voulue par le réalisateur Thomas Cailley ou si le rendu est postérieur à la réalisation, ou si cela n’est que de ma propre subjectivité, en tout cas cela en fait une œuvre marquante et puissante. Elle interroge notre « normalo-exigo-centrisme » de spectateur confronté au mélange des styles : intention de réalisme d’un film d’auteur, SF, teen moovie, policier, conte à la Tim Burton… En miroir de notre anthropocentrisme qui produit un fascisme d’espèce, de la souffrance animale, une extermination de masse, la destruction du vivant, la perte de notre attachement à la forêt…
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