C’est quoi l’enjeu de l’amitié ?

C’est sûr que c’est pas une question qu’on se pose tous les jours.

L’amitié, c’est un truc tellement naturel. L’amitié est partout. En fait, dès qu’il y a une relation qui se vit intimement et respectueusement, elle est là. Mais en amitié comme en amour, y a une ambivalence sur ce que ça peut nous apporter en positif comme en négatif. Et comme toujours, y mettre de la raison peut s’avérer judicieux. Parce que si l’amitié est naturelle dès l’âge où on commence à savoir communiquer et imaginer, elle est aussi source de dilemmes. Dont le principal me semble être : comment être pleinement soi-même sans être rejeté ?

Le principal problème de l’amitié, c’est la fin de l’amitié. En fait, c’est fou comme on peut être dépendant de l’assentiment des autres.

Pour bien comprendre l’origine de cette dépendance, investiguons les enjeux anthropologiques qui se trament derrière l’amitié.

Il y a de l’amitié parce que :

  1. Il y a de la sécurité et du réconfort dans le groupe. Pour des animaux sociaux comme nous, le bannissement est synonyme de haute précarité existentielle.
  2. Il y a de l’empouvoirement individuel dans le groupe. Parce qu’il y a du jeu, du mimétisme, de la compétition et de l’entrainement. Où exclure c’est renforcer l’incapacité de celui ou celle qu’on écarte.
  3. Il y a un avantage compétitif dans le groupe par la spécialisation des fonctions et des rôles sociaux. Ainsi les familles, les communautés et les civilisations qui ont des liens d’amitié solides auront plus de chances de l’emporter sur les menaces extérieures et d’acquérir plus de ressources pour elles.

Là c’est l’approche anthropologique. Qui est l’explication de pourquoi la partie du fonctionnement de notre cerveau qui s’est construite pendant notre évolution sur cet enjeu d’espèce, fait de nous naturellement un ami. Et qui donc explique pourquoi nous sommes aussi sensibles à l’amitié, la popularité, la célébrité ou inversement l’indifférence, le rejet, le harcèlement. Tout notre système d’émotionnalité hormonale qui gère les influx de récompenses comme les dopamines et les endorphines ou de vigilances comme les adrénalines et les cortisones est câblé sur la perception de la qualité de nos relations. L’idée d’être rejeté nous stresse, l’idée d’être accepté nous rassure. Le rejet nous fais souffrir, la fusion amicale nous fait kiffer et rire, la fusion amoureuse nous fait jouir.

L’amitié étant une passerelle vers l’amour, on se rend bien compte qu’on touche là à un enjeu majeur de notre existence.

Maintenant que j’ai répondu à la question proposée par cet article je vous propose de poursuivre avec le plat de résistance :

–> Pourquoi devons nous parfois avoir le courage d’être rejeté ?

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