Dans quelle mesure puis-je me délivrer des tourmentes égotiques résiduelles des maltraitements passés ?

Comme je l’ai dit dans la prémisse du sujet : puis-je me déségocentrer ?, je souffre de troubles narcissiques.

Aujourd’hui par exemple, j’écoutais de la musique : « Nothing Else Matters » de Metallica. Et comme ça m’arrive de temps en temps, je m’imaginais jouer incroyablement bien de la guitare et chanter ça avec une incarnation sublimante devant des ami.e.s, admiratifs. Je ne joue pas de la guitare et je chante comme un pied. Pourtant là j’arrivais par cette fausse représentation de moi à me provoquer des frissons dans tout mon corps. Frissons que je ne ressentirais pas dans une simple écoute. Mes frissons je me les procure dans la grande majorité du temps en couplant une intense beauté artistique produite par autrui avec la mise en scène virtuelle d’un moi idéalisé hypper désirable qui pompe l’œuvre. Il y a dans mon intimité un kiffe virtuel narcissique qui s’approprie le Beau des autres. Pourquoi prends-je tant de plaisir à me tricher-valoriser ?

Et qu’y a-t-il de mal à ça ?

Il y a un problème et il a deux faces : une face intérieure et une face extérieure. Le problème extérieur c’est que mon ego-tricheur-auto-survalorisant peut produire une arrogance, une condescendance, une insolence, une suffisance ou une surambition qui fait du mal autour de moi et qui m’empêche de faire bien les choses avec les autres. L’autre face, intérieure, trouve son origine dans l’attachement à mon idéalisation personnelle (l’amour que j’entretiens pour un moi fictif et irréaliste). Car mon moi-réel est condamné à me décevoir, vu que je le compare à une sorte de demi-dieu virtuel.

Je me biaise quand ça va bien et ça me fait surkiffer, je me biaise quand ça va moins bien et ça me fait souffrir. Toute idéalisation positive risque dans les périodes de down de se transformer en idéalisation négative, mettant de l’huile sur le feu de mes tourmentes intérieures. Tourmentes où mon égo-victime-dévalorisée prendra les manettes de mon esprit en mode vibreur mais cette fois ci, sur le registre de la souffrance, lorsque blessé, je rumine des idées à faire souffrir un imbécile heureux neurasthénique.

En gros, les fausses goods vibes me semblent participer d’un processus qui peut également produire d’intenses bad vibes, polluant ma qualité de vie mentale et sociale.

Pourquoi mon égo-amour-propre est-il un si puissant exhausteur de kiffes et de souffrances, de désirs de surêtre et de nuire ?

Première hypothèse : Petit, j’ai manqué d’amour et de sécurité alors j’ai pour survivre psychiquement surinvesti mon attachement à moi-même et à un idéal amoureux compensatoire. J’ai également trop reçu de dévalorisation et de honte alors cela a fait enfler un besoin surdimensionné d’estime de moi qui se meut dans un désir ardent de revanche et de reconquête de ma valeur personnelle.

Deuxième hypothèse : Tout le monde se fait les mêmes films égotiques, cela est moins lié à des maltraitements passés qu’à une pulsion naturelle d’individuation. Pulsion d’individuation portée par la nécessité biologique et génétique de s’autonomiser pour pouvoir séduire un partenaire et se parentaliser pour apporter ce que je porte en moi dans le processus de diversification et de propagation de l’espèce et de la vie.

Troisième hypothèse : Cela serait moins dû a une explication matérielle qu’à un manque d’investissement spirituel. Ici, le besoin d’être aimé pourrait-être « hacker » par notre cérébralité en guérissant nos tourmentes égotiques et en rendant en partie caduc notre instinct de séduction et de parentalité. Une première idée ici serait d’aller jusqu’au bout d’un auto-transfert amoureux, de se prodiguer tellement d’amour et de soin à soi-même que l’on aurait plus besoin d’autrui pour le faire. L’autre idée ici, serait de sublimer sa pulsion de reproduction dans un accomplissement matérielospirituel : produire du beau, du bon et du juste par delà la reproduction sexuée.

Je vous propose maintenant de détricoter ces 3 fils d’hypothèses pour aller chercher dans quelle mesure je peux me délivrer de mes tourmentes égotiques, résiduelles de maltraitements passés ou non.

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