Dans quelle mesure puis-je me délivrer de mes tourmentes égotiques, résiduelles de maltraitements passés ou non ? (suite)

Résumons les 3 hypothèses qui me semblent participer de mes tourmentes égotiques :

  1. La cause psychologique du maltraitement passé
  2. La cause biologico-anthropologique de la pulsion d’individuation pour la reproduction
  3. La cause intellectuellologique du manque de dépassement cognitif de ce processus de souffrance

Simplifions et développons les :

  1. On a abimé ma valeur personnelle, cela me pousse à sa reconquête.
  2. L’attachement à ma valeur personnelle est avant tout une pulsion existentielle et individuelle liée à la perpétuation de mes apports biologiques (mes gènes dans la reproduction sexuée) et peut-être de mes apports anthropologiques (mes pratiques dans la reproduction culturelle)
  3. Si mon égo me fait encore souffrir, moi et les autres, c’est parce que mon niveau de spiritualité est encore trop faible.

Avec la deuxième hypothèse, je pose que l’égo psychologique (l’attachement à ma propre valeur) est une production naturelle de ma cérébralité pour satisfaire la dynamique biologique de séduction dans le processus de génération d’individus différents qui s’accouplent pour produire d’autres individus encore différents.

C’est quand même marrant et à vrai dire très inspirant que la vie soit aussi curieuse. Si je devais la définir ici, je dirais comme me l’a fait comprendre Marc Halévy qu’elle participe de l’Intention cosmique d’exploration de tous les possibles… Mais l’heure n’est pas aux spéculations métaphysiques. Revenons à mes souffrances. Là où je veux en venir, c’est que j’aimerais pourvoir résoudre cette première question : est-ce que mon ego est un obstacle à mon bonheur, qu’il soit abimé ou non ?

Je crois pouvoir répondre rapidement. Si mon ego n’est plus abimé, il s’harmonie naturellement avec ma personne (les rôles que je joue quand je suis avec les autres). Il n’y aurait plus ici de conflits internes entre ce que j’aimerais être et ce que je suis et vis en présence des autres. Il n’y aurait plus ni stress, ni peurs sociales. Ici, je postule qu’un individu en bonne santé et bien traité, ne souffrira pas de troubles égotiques comme les phobies sociales (car sentiment de sécurité profond développer pendant l’enfance), ni narcissiques (car valeur personnelle respectée pendant l’enfance).

Ici, l’égo psychologique pourrait-être en fait une sorte de force psychique pour satisfaire mon besoin existentiellement humain d’avoir ce qu’il faut pour vivre libre et pour plaire, pour éventuellement séduire, pour éventuellement faire l’amour, pour éventuellement enfanter, pour éventuellement parenter. Et ici se trouve peut-être différents obstacles au bonheur.

Si je dois séduire, c’est parce qu’il y a des personnes qui me choisissent. Tout choix implique un renoncement ou un rejet des autres options. Ici nait la dynamique de compétition au coeur de notre animalité. Nous sommes en compétition, et dans une compétition, il y a beaucoup plus de participants qui perdent, que de participants qui gagnent. Ici, peut donc y avoir de la souffrance.

Avoir des enfants est aussi une voie avec son lot de souffrances : au delà des douleurs pour les mamans, en tant que parent, on perd de la liberté, de la quiétude, du temps pour se stimuler intellectuellement et personnellement et pour se reposer.

Bref notre égo psychologique fait partie d’un processus qui nous pousse à nous propager et pour cela il nous amène à gagner parfois, à perdre souvent, selon nos attentes et nos aptitudes. Et puis à diminuer notre bonheur individuel en contrepartie de moments euphorisants au début de l’aventure parentale, de flux agréables d’ocytocines quand les enfants sont calmes et touchants et d’une reconnaissance sociale positive vis à vis de la pression familiale.

Je ne sais pas si je vais me faire beaucoup d’amis en disant ça, mais je pourrais avoir envie de dire que jouer le jeu de la reproduction peut être envisagé individuellement comme une ruse faite par la vie et par la société. Comme toute ruse, peut-être mieux vaut-il y échapper ?

Je pourrais ici poser que la fonction principale d’un égo-naturel-sain serait de faire de mon individu un corps-personne habile socialement et séduisant. Pour cela l’égo-sain cultiverait de véritables valeurs et aptitudes personnelles qui seraient libérantes et attractives et qui ne ferait souffrir ni les autres, ni soi-même.

Ayant une plus fine conscience de ce qui me semble être le mécanisme qui régit mon égo, j’ai envie de proposer l’axe de résolution suivant :

  1. S’il m’est existentiellement préférable de ne pas me projeter vers la parentalité, quelle est la juste place à laisser à ma séductivité et à mon égo ?
  2. S’il est souhaitable que mon égo prenne moins de place dans ma cérébralité, comment le diminuer sans y laisser des plumes ?
  3. Si mon égo doit demeurer, comment guérir de mes maltraitements afin que le maximum de bonheur en jaillisse pour moi et les autres ?

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