Je me trimballe mon égo depuis un bail. Il m’a permis des prouesses, il m’a embarqué dans des aventures, il m’a fait tenter des choses dont je n’aurais jamais eu le cran de faire sans lui. Il m’a fait me produire sur la scène de mon existence. Il m’a amené à donner de la valeur à mon personnage et ainsi à faire face à l’adversité et à démontrer quelque fois toute l’étendue de ma valeur.
Il m’a amené à souffrir aussi. Car toute « l’étendue de ma valeur » a ses limites. Et l’égo qui me diminue est clairement immature. Il aime pas la critique. Il aime pas ne pas plaire voire ne pas fasciner. Il déteste ne pas être préféré. Et puis il s’irrite quand cela ne va pas dans son sens, c’est à dire, vers lui.
Cela étant dit, mon expérience en matière de transformation personnelle me rend particulièrement vigilent lorsque je parle d’agir sur mon égo. Et cela repose sur 2 enseignements douloureux :
- J’ai refoulé par le passé des pulsions qui participaient de mon instinct d’individuation : me défouler, me valoriser socialement et contester les abus envers moi.
- J’ai refoulé par le passé des pulsions qui participaient de mon instinct de sociabilisation : aller vers les autres et plaire.
Ces deux voies m’ont amené vers du maltraitement intérieur et une chute de ma vitalité et des épisodes dépressifs. Je m’étais alors trop désanimalisé, trop déshumanisé.
En fait, à partir de là, je dirais que pour être plus heureux et pouvoir rendre les autres plus heureux, qu’il s’agit moins de devoir diminuer mon égo que d’éradiquer autre chose. Je ne veux pas reproduire les mêmes écueils. Je ne veux pas diminuer la valeur de mon corps. Bien au contraire, car cette valeur draine de la vitalité pleine d’hormones positives pour mon vivre. La vie, je la vis par mon corps. La vie veut de l’individuation, vouloir la dévitaliser, c’est se faire périr.
En fait, l’enjeu ici c’est de faire disparaitre ce qui génère de la souffrance sans avoir à devoir malmener mon vivre. Et en relisant le deuxième paragraphe sur ce qui amène de la souffrance : il ne s’agit en fait pas du diagnostic de mon égo mais de mon immaturité. C’est à dire du gâchis de mon être social optimal. Je pose donc que ce qui me fait souffrir ici c’est mon échec à être une personne pleinement mature capable d’harmonie avec moi-même et avec les autres.
Et bin, allons y, explorons cette voie
La maturité c’est quoi ? Je dirais que c’est le passage d’un désir du « je » à un désir du « nous ».
Qu’est-ce qui me semble faire sociologiquement obstacle à la maturité des individus ?
Première hypothèse : la valorisation de la réussite dans la compétition.
Deuxième hypothèse : la dévalorisation de l’amour et du droit à la fragilité.
Troisième hypothèse : le manque de dispositifs éducatifs en matière d’harmonie sociale.
Qu’est-ce qui fait biologiquement obstacle à ma maturité ?
Première hypothèse : l’excès d’influence des hormones sexuelles qui poussent mon être à impressionner pour être sélectionné et à attirer pour pouvoir sélectionner. La compétitivité sexuelle me rendrait individualiste et donc immature.
Deuxième hypothèse : l’insuffisance d’influence des hormones affectives et empathiques donnant de l’importance au « nous ». Des hormones comme l’ocytocine qui pousseraient mon être à s’attacher aux autres et à en prendre soin, seraient en quantité insuffisante dans mon organisme. Le manque d’amour me rendrait « aparental » et donc immature.
Troisième hypothèse : l’insuffisance d’influence des hormones cognitives qui favoriseraient ma construction intellectuelle correctrice de mon inaptitude sociale. Le manque d’intelligence me rendrait malsociable et donc immature.
Quand il y a des hormones en jeux, il y a de la santé mentale et de la vitalité en question. C’est pourquoi la transformation personnelle peut être périlleuse.
Pour avancer significativement vers la résolution du sujet, je pose qu’il est possible d’influer sur mon équilibre hormonal par :
- mon alimentation
- le sport et le repos
- la méditation et l’hypnose
- mes activités artistiques
- la qualité de ma communication
- le choix de mes groupes sociaux
- mon environnement et ce avec quoi je nourris mes sens
Pouvant agir sur mon hormonalité, je peux me rendre plus harmonieux individuellement et socialement.
Pour être aligné, bien dans mes baskets seul et avec les autres, je pressens que j’ai besoin d’être ce que je vis et de vivre ce que je suis. Pour cela il faut que je me débarrasse de mes troubles identitaires ou plutôt de mes névroses d’identité. Il s’agirait ici de terrasser mes conditionnements sociaux pour opérer une fusion entre mon vivre (ce que je ressens) et mon être (ce que je me représente de moi). Devenir un être entièrement désaliéné, dévêtu du poids de mon paraitre, capable d’être, tel quel, tel qu’il vit, parmi les autres, tels qu’ils et elles sont.
Mon ego-identité deviendrait alors juste un corps, tel qu’il est, avec les émotions, les pensés, les attentions qui le traversent et que ma conscience recherche à optimiser vers l’Harmonie.
Article suivant sur la thématique du déségocentrage -> comment guérir de mes maltraitements afin que le maximum de bonheur en jaillisse pour moi et les autres ?
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