Quel pourrait-être le chemin vers l’amicalité optimale ?

L’amicalité. Existe-t-il une vertu humaine plus intéressante ?

L’amicalité semble être par nature toujours heureuse. Une autre vertu qui participe au bonheur pourrait-être « l’amouralité », mais celle-ci est plus ambivalente, plus excessive, plus possiblement aliénante aussi. Avec l’amour on peut s’y perdre, alors qu’avec l’amicalité, on est jamais perdu, il n’y a ici que du soin et de l’amusement à prendre et à donner.

L’amicalité, ça se vit quand ?

En fait, l’amicalité, ça pourrait être imaginé comme un état d’esprit qui pourrait se vivre tout le temps. L’amicalité, je pourrais la ressentir à tout moment, il me suffit d’être dans un rapport de bienveillance et d’innocence avec toutes les représentations que mon esprit se fait : mon corps, moi, les objets avec lesquels le corps s’empuissante et jouit, les autres à qui je pense, les autres avec qui je relationne. En soi il n’y a pas de limite à l’amicalité, rien ne l’empêche théoriquement de conquérir toute l’étendue de ma cognition.

L’amicalité, ça fonctionne comment ?

Je dirais que c’est une sorte de construction comportementalocérébrale, un algorithme plus ou moins fonctionnel que l’on développe en fonction de notre corporalité, notre instinct social, nos émotions, notre intelligence, notre entourage, notre expérience.

J’ai envie de faire évoluer l’algorithme de mon amicalité vers son optimum. Et pour tout optimum, on a besoin d’un maximum à se représenter. Puis à partir de cet idéal-maximum, j’observerai les obstacles qui lui pavent la route pour mieux les déjouer et ainsi participer activement de mon plus haut potentiel amical, pragmatiquement.

Mais avant tout, si je peux, par ma simple attention thérapeutique me rendre amicalement heureux tout seul, qu’est-ce qui me ferait étendre cette amicalité vers les autres ?

Première hypothèse : le bonheur serait une question d’hormones, si j’arrive à hacker ce système, tout l’étendue du bonheur pourrait être possible.

Deuxième hypothèse : le bonheur partagé serait plus puissant que le bonheur individuel qui lui-même dépend de ce que nous fournissent les autres.

Troisième hypothèse : l’être humain serait un animal social, narratif et rationnel, j’aurais alors besoin de jouer un rôle dans une histoire collective concrète pour être pleinement heureux.

Il y a deux manière de transformer le système psychique. Le premier consiste à utiliser le phénomène combiné de l’hypnose et de la thérapie. Utiliser l’autohypnose ici pour produire un état hormonal heureux quand celui ci se déséquilibre. Utiliser l’autothérapie pour produire une attention paisible et bienveillante par la compréhension, le pardon et l’amour à chaque fois que je souffre ou que je me maltraite. Si on fait bien ça, qu’on s’alimente au mieux et qu’on fait du sport, on atteint le bonheur du corps sans avoir à se droguer. Le problème avec la drogue, c’est que le corps s’habitue et en demande toujours plus et que ça abime le cerveau. Du coup, j’ai opté pour l’autohypnose, l’autothérapie, l’alimentation saine et le sport. Le bonheur du corps permet de vivre heureux seul et ça permet aussi d’être naturellement plus attirant. On va animalement vers les partenaires amicaux et amoureux qui sont en bonne santé et heureux.

En fait, j’émets l’hypothèse ici que le bonheur serait le fruit d’une captation neurobiologique. Une partie de cette captation du bonheur serait possible par ce qu’on met dans notre corps (alimentation biologique et efforts musculaires) et dans notre psyché (alimentation sensuelle et spirituelle). Une autre partie de la captation du bonheur dépendrait directement de ce qu’on vivrait avec les autres. Notre bonheur ici pourrait alors se sublimer dans des formes d’extases amicaux et amoureux, intellectuels, physiques et sexuels qui ne seraient pas accessible par « l’auto-enbonheurement ».

En gros, en me rendant heureux tout seul, en apprenant à déguster de toutes bonnes choses qui ne dépendent que de moi : je nourrirais qu’une partie des capteurs de mon jouir. Et dans ce processus, à force de répétitions, peut-être arriverais-je à agir sur ma capacité à amplifier mon bonheur individuel à un tel point que les plaisirs partagés deviendraient significativement moins attrayants (ce qui a été l’objet de quelques réflexions sur ce blog). Mais une clé de résolution, résidait dans le fait que je pouvais emmener la méditation (la combinaison de l’autohypnose, de l’autothérapie, du vide) partout avec moi. Cela entrainant un processus de renforcement de mon bonheur individuel avec les autres, me rendant ainsi, à force de répétition, moins contaminable émotionnellement et plus apte socialement à générer de l’intimité positive avec les autres.

En faisant cela, j’apprends à protéger, guérir et libérer le bonheur qui peut se produire dans mon corps en toutes circonstances. Je peux alors essayer d’amplifier la somme du bonheur commun qui traverse la somme des corps autour de ma conscience malgré la souffrance, les préjugés et les illusions qui peuvent se trouver dans ceux-ci.

Ici, jouer le rôle de l’ami tout champ, tout terrain, tout instant, passerait par développer un art de l’amitié et c’est cela que je vais tenter d’amener à son optimum au travers de cette série d’articles. Mais avant d’aller vers ça, il y a une contradiction qui me traverse et que j’aimerais développer, celle qui se trame dans ma troisième hypothèse : le fait que l’être humain serait un animal social, narratif et rationnel et que je devrais pour être heureux, me choisir un rôle social à jouer dans l’Histoire concrète du Réel.

On s’éprend d’Histoire, parce qu’on devient accro à l’évasion et la compréhension qu’elle apporte. On s’éprend de Science, parce qu’on devient accro à la puissance qu’elle génère. Et peut-être alors ne pouvons-nous plus échapper à leurs influences ? C’est l’hypothèse que j’émets, d’une part le Vrai produirait du bonheur spirituel : quand on saisirait, quand on comprendrait, on jouirait intellectuellement. D’autre part quand je me projette dans une histoire, je produirais du bonheur psychique : quand on imagine et rêve du bon, du vrai, du neuf, on jouirait psychiquement.

L’Histoire est une combinaison de science et de narration. La science a pour objet le Vrai. La narration a pour objet la projection esthétique vers du Nouveau et/ou du Mieux. Un esprit humain sain, ça s’éprendrait du Beau, ça chercherait le Vrai et le Nouveau et ça se projetterait vers du Mieux, c’est à dire du plus jouissant, du plus harmonieux.

Ainsi, si je ne veux pas compromettre toute l’étendue de mon bonheur, je dois agir dans le sens du Mieux à partir de ce qui m’apparait comme du Vrai. Je me dois d’être éthique, je me dois d’incarner une posture, une personne qui participe de l’essor d’un mieux pour le monde. N’étant au fond, qu’un point de conscience dans l’étendue du vivant parmi une galaxie de points de conscience de même nature, mon point de conscience semble devoir trouver le chemin vers sa plus attractive et joyeuse gravité narrative, qui pourrait produire le maximum de bonheur dans son sillage et s’embarquer lui même dans les champs gravitationnels des autres trajectoires de consciences et de vivances pour faire de ce petit big bang permanent, des existences des plus mémorables et des plus précieuses.

Ce qui nous amène vers le prochain article -> Qui dois-« je » être ?

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