Pourquoi et comment pourrais-je faire de la politique ?

Faire de la politique, c’est investir son être dans le monde. C’est se passionner pour le monde, c’est l’épouser pour mieux le transformer.

Faire de la politique, c’est se transformer pour transformer le réel humain vers ce qui nous semble bon que le monde devienne.

Faire de la politique, c’est faire devenir cela où tu aurais voulu naitre. C’est corriger les dysfonctionnements sociaux à l’origine de tes propres souffrances.

On défend politiquement les idées dans lesquelles on baigne. Nos milieux sociaux, nos expériences de souffrances et de bonheurs construisent nos imaginaires politiques.

Il n’est pas bon que ceux qui n’ont pas assez souffert dominent. Leurs imaginaires renforcent les rapports de dominations.

Il n’est pas bon que ceux qui n’ont pas pu dépasser leurs souffrances et qui n’ont pas suffisament joui dominent. Leurs imaginaires s’enferment dans le conflit.

Il n’est pas bon que ceux qui ne sont pas de bons parents, bien-guidants et bientraitants, dirigent.

Et les « bon parents » ne doivent pas concentrer le pouvoir, il nous faut des système autocorrectif anti abus de pouvoir car nul ne peut diriger sans les capteurs et les oppositions qui vont bien pour prendre les bonnes décisions.

Même si cela passe par du conflit.

Un pouvoir se corrige de deux manières : par de la défection et par de la confrontation (cfr Albert O. Hirschman).

La meilleure confrontation étant celle qui produit la meilleure paix possible, le plus rapidement possible.

Être un politique, ce n’est pas forcément faire de la politique.

Faire de la politique, ça se passe en dehors du pouvoir. Quand on est politique, quand on occupe du pouvoir, on devient un arbitre et plus un joueur, on occupe plus le terrain, on essaye de l’administrer.

On peut être politique et faire de la politique, on peut être citoyen et faire de la politique.

Générer et aligner des forces en faveur d’une transformation sociétale effective, c’est cela faire de la politique.

Faire de la politique, c’est investir du temps, de l’argent et s’entourer d’âmes vaillantes pour apporter le changement que l’on veut collectivement avoir dans le monde.

Un monde où tout le monde serait considéré, un monde fait de respect des unes, des uns et des autres et de toutes formes de vie sur terre.

Faire de la politique, c’est transformer. Faire de la politique, c’est produire un monde meilleur. Toute autre activité que l’on appelle « faire de la politique » et qui n’est pas cela, ça s’appelle en fait « tenter de défendre ses intérêts maladroitement ».

Faire de la politique, c’est libérer les forces de la vie et de l’intelligence pour faire face aux forces de la nocivité et du repli.

Comment faire de la politique ?

Premièrement faire de la politique, ne doit pas être une contrainte ou une objection contre le kif de vivre.

Le kif de vivre doit être premier dans toute cognitivité humaine.

Tout ce qui n’est pas du kif de vivre est de la domestication.

Le « Moi » est en partie le produit de la domestication généré par le « Tu » que nous contraint les autres.

Ce qui m’a conditionné à m’émouvoir ainsi, à penser ainsi, à agir ainsi, ce sont en partie, les autorités qui ont usées de punitions et de récompenses inadaptées et dont j’ai intériorisé les attentes en les acceptant intérieurement.

La création de la structure du Je ou du Moi par la psyché a été pervertie, diminuée, maltraitantisée, ne produisant plus une simple conscience qui jouit pleinement de vivre mais un mental aliéné produisant du devoir être. Et ce devoir être est par nature malsain et maltraitant.

Se démaltraiter, se déségotiser pour mieux embrasser les autres, la vie et le monde est l’embarcadère initial à toute bonne transformation sociale et politique autour de soi.

Sinon toute notre politique reproduira trop de rapports de domination et générera de la souffrance sur notre chemin d’embarquement.

Donc comment faire de la politique, c’est à dire de la transformation ?

Il me semble bon et souhaitable dans ce processus de se transformer soi même, en combattant les forces de la nocivité que nous entretenons en nous même et avec les autres.

Plus une politique de bientraitance devient puissante et omniprésente en notre esprit, plus nos interactions avec notre cercle de proches peut être positive.

Ce qui ne veut pas dire que les autres seront guéris de leurs troubles. On peut être heureux, guéris de nos troubles et observer avec détachements ceux des autres.

Ce qui compte dans l’union des forces pour un kif de vivre fort et durable sur terre, c’est moins d’atteindre une harmonie collective autour de soi que l’émergence d’une puissance de transformation humaine effective.

Cette capacité de transformation qui se mesure par l’intensité et la durabilité du kif de vivre biologique que génèrent les règles sociales et écologiques que notre organisation produit.

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