Comment pourrait-on réparer son système émotionnel ?

Toutes les émotions fondamentales sont positives en elles-mêmes :

  • Ce qu’il nous faut de peur pour se prémunir des dangers réels
  • Ce qu’il nous faut de colère pour protéger notre liberté et notre santé
  • Ce qu’il nous faut de tristesse pour accepter la réalité et pouvoir passer à autre chose
  • Ce qu’il nous faut d’amour pour aller-vers et aller-en le mieux possible

Ce qui pose problème, ce sont toutes les émotions négatives qui apparaissent quand la psychique naturelle est malmenée par la domestication abusive :

  • Quand la peur se transforme en anxiété parce qu’il y a eu de l’impuissance face à la violence d’autrui
  • Quand la colère se transforme en douleur haineuse parce qu’il y a eu de l’importance donnée à la dévalorisation de soi par les autres
  • Quand la tristesse se transforme en dépression parce qu’il y a eu de l’impuissance dans l’apprentissage
  • Quand la rumination victimaire remplace l’amour parce que le maltraitement de soi est devenu un fait considéré comme inéluctable

La domestication abusive est un fait social qui à tendance à s’amplifier en fonction de la cumulation de facteurs existentiels comme la précarité et la violence de notre milieu familial et social, notre validité, notre « race », notre sexe, notre genre, notre amouralité.

Sommes-nous condamnés à subir à vie les émotions négatives (ou névroses) ?

Non, elles deviennent à force de répétition des habitudes cognitives, mais notre cognition peut, dans une certaine mesure, réintégrée, soignée et être rééduquée positivement.

Ce qui semblerait déterminant ici, c’est l’investissement conscient, c’est à dire la détermination que met l’individu dans la proactivité réparatrice de son système émotionnel.

Comment pourrait-on réparer son système émotionnel ?

Voici des hypothèses classées dans un ordre qui me semble chronologique :

  1. En s’extrayant, avec conscience, des schémas pathologiques (émotionnalité inutile voire contreproductive) dans les situation où les symptômes sont présents (mal-être, pensée compulsive, imagination dévalorisante ou punitive). Cette étape demande de développer une aptitude mentale à produire de la pleine conscience. De mon expérience, cela peut être envisagé avec l’état d’esprit qu’on met pour nos activités sportives. Pleine conscience = best sport cognitif ever. Cela peut-être aussi envisagé comme la progression en apnée. Apnée = aptitude à emmener son corps sous la surface de l’eau. Pleine conscience = aptitude à emmener son attention au dessus de la surface de son fonctionnement cognitif actuel et pouvoir stopper et réorienter le train de sa pensée afin d’influer la neurochimie du corps vers l’expression de sensations positives.
  2. Faire des cures d’amour INCONDITIONNEL de soi. Se câliner et se dire « je t’aime » avec la même puissance que l’on a pu jadis le faire pour des amours. Répéter ça tous les jours. Cela doit produire un accroissement de son intolérance à son maltraitement personnel et au maltraitement de soi par les autres. Ce qui est très positif en terme d’affirmation et de protection de soi. Nous sommes les seuls qui pouvons nous aimer jusqu’à notre pleine liberté. Ce qui n’est pas une objection, bien au contraire, au fait de développer des amours, des amicalités et des parentalités positives.
  3. Prendre du temps pour penser, explorer et systématiser les schémas cognitifs positifs. Je veux produire ça -> alors je vais plutôt penser ça -> alors je vais plutôt m’émotionaliser ainsi -> alors j’ai plutôt envie de jouer tel rôle et ne plus jouer ceux ci -> alors j’agis beaucoup mieux ainsi. Cartographier, ressentir, appliquer, ressentir, répéter, ressentir, améliorer… Institutionnaliser le bonheur dans sa vie consciente.
  4. Profiter des rêves avec de la conscience pour plonger dans les émotions intenses, les épouser, les relativiser, les déconstruire. Pardonner et se donner la force d’aimer par delà les traumatismes.
  5. Explorer et traiter ces traumatismes de manière appropriée. Chercher de la pleine conscience, revisualiser et re-ressentir en témoin serein l’événement chargé émotionnellement (terrifiant, déstabilisant, destructeur de valeur de soi) ou son résidu (anxiété, punitivité, névroses) en usant de la méthode TCE (thérapie centrée sur les émotions), en commentant ce qui se passe, en le traversant comme on pourrait traverser des fantômes, en se centrant sur son apaisement émotionnel au contact de ces souvenirs ou de ces sensations, en changeant la couleur et les odeurs, en le remettant en scène dans une version humoristique ou artistique, en pardonnant et en faisant un câlin symbolique à nous même et aux agresseurs qui souffrent aussi parfois. « Pardonnons, nous souffrons et nous ne savons pas ce que nous faisions. Je ne me condamne pas à la double peine de la souffrance intérieure et à la répétition des actes de violences envers les autres. Je mérite de m’aimer et d’être aimé. j’ai le droit de kiffer et de ne plus souffrir. Je pardonne et je me pardonne. J’aime et je m’aime. Si ce n’est pas possible maintenant, j’ai de la compassion envers moi et je fais de mon mieux pour que l’amour puisse revenir, avec raison. » Je m’invente un nouveau rôle comme par exemple « maitre de la transformation de soi, de la justice et de l’amour » pour proposer autre chose à mon cerveau et prendre le dessus sur mes vieux schémas cognitifs qui génèrent des pensées anxieuses ou négatives.
  6. Poser ses difficultés émotionnelles dans nos relations aux autres. Ne pas s’impliquer dans des activités qui activent l’émotionnalité et la cognitivité négatives sans pouvoir se protéger, se libérer et guérir.
  7. Partout, avec la force de notre conscience, libérer les émotions positives (amour, inventivité, plaisirs empuissantants), se protéger des maltraitements internes (les siens) et externes (ceux des autres) et guérir les cognitivités négatives c’est à dire productrice de mal-être ou d’impuissance.
  8. Assumer que la guérison de nos maltraitements est aussi un combat de la conscience bientraitante envers nos vieux schémas maltraitants intériorisés. Se battre pour la paix, l’amour et le kif, les conquérir ces états, ces moments, les étendre et les défendre quand le « chien noir » de la haine et de la peur dépressive vient mettre le boxon dans nos émotions quand la fatigue est là.
  9. Déconstruire notre inquisition personnelle, il n’y a rien pour lequel il est bon de se punir. Il s’agit juste de corriger les agissements qui produisent du déplaisir par des agissements producteurs de plaisirs et cela avec raison et bienveillance, c’est à dire avec une pensée connectée à la conscience du réel et une émotion connectée à la sensation qu’il est bon de vivre.
  10. Prendre soin de son alimentation, de son corps, de son sommeil et de son esprit.

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