Comment communiquer au mieux mes « oui », mes « non », mes « stop », mes « autrement » ?

Cet article va clore ma séquence de réflexion sur le bon enrelationnement et ouvre la voie à un sujet tout aussi crucial : l’investissement dans les bonnes dynamiques sociales. Communiquer nos « oui », « non », « stop » et « autrement » est essentiel pour maintenir un équilibre entre nos besoins individuels et les attentes sociales. Pourtant, il est fréquent de mal le faire, voire de ne pas le faire du tout, en raison de dilemmes intérieurs non résolus, de conditionnements passés non déconstruits ou de contextes émotionnels mal gérés.

Voici comment je souhaite structurer cette exploration :

  1. À quoi dire oui, non, stop ou autrement et comment bien le faire ?
  2. Qu’est-ce qui fait qu’on ne le dit pas, ou qu’on le dit mal ou trop ?
  3. Que dois-je prendre en compte pour bien le faire ?

À quoi dire oui, non, stop ou autrement et comment bien le faire ?

Pour savoir à quoi dire oui ou non, il nous faut au préalable une vision claire de ce que l’on cherche à produire avec les autres. Pour dire stop et autrement, il nous faut une ligne de conduite vis-à-vis de soi et des autres.

La question de la vision sera traitée dans les articles de la prochaine thématique. Étudions ici le sujet de la ligne de conduite.

Ligne de conduite de quoi ? Ligne de conduite du bien-être, du mien et si possible celui des personnes qui m’environnent.

Le bien-être implique deux processus à soigner et à défendre : nos besoins et nos valeurs. Le premier est un processus biologico-cognitif, le second est un processus socioculturel. Le bien-être se produit lorsque la nature et la culture s’entremêlent au mieux. Comme tout processus, il peut y avoir des évolutions, mais globalement un corps aime être en vie et se sentir en sécurité, un esprit en kif et en créativité, et un groupe en interdépendance positive et en amour et amitié.

A chaque fois qu’on dit oui ou non mécaniquement, ou qu’on omet de dire stop et autrement on risque fortement de s’éloigner de ces intérêts et donc des enrelationnements susceptibles de produire du bonheur.

Bien dire « oui » implique un engagement réfléchi

  • Dire « oui » doit refléter un alignement profond avec nos besoins, valeurs et projets.
  • Critère clé : Suis-je dans le bon état émotionnel pour dire oui ?

Bien dire « non » implique la protection de soi

  • Dire « non » est une façon de préserver notre espace mental, physique et émotionnel.
  • Réflexion clée : Si je me sens lésé, ou en danger, comment puis-je réduire les risques associés au « non » ?

Bien dire « stop » implique de poser des limites

  • Le « stop » est nécessaire lorsque des dynamiques, comportements ou engagements dépassent nos limites acceptables.
  • Critères clés : Est-ce que maintenir cette situation nuit à mon intégrité ou à mon équilibre ?

Bien dire « autrement » implique de défendre ses besoins et ses valeurs

  • Proposer « autrement » est une tentative de conjugaison de nos besoins et nos valeurs avec ceux des autres.
  • Critères clés : Cette alternative est-elle alignée avec mes valeurs et mes besoins ?

Qu’est-ce qui fait qu’on ne le dit pas, ou qu’on le dit mal ou trop ?

  1. Manque de clarté intérieure : Une confusion sur nos besoins et nos valeurs peut rendre nos décisions et indécisions incohérentes et dysfonctionnelles.
  2. Schémas automatiques dysfonctionnels : Des réactions impulsives dictées par des blessures anciennes (rejets, obligations, dévalorisations, punitions physiques) peuvent nous pousser à mal communiquer nos réponses.
  3. Peur de déplaire : Dire « non » ou « stop » peut sembler risqué si on a peur du rejet ou du conflit ou de la perte de l’approbation d’autrui.
  4. Conditionnements passés : Grandir dans un environnement où nos besoins et valeurs ignorés étaient récompensés ou nos besoins et valeurs affirmés étaient rejetés ou punis peut inhiber notre capacité à poser de bonnes limites.
  5. Pression sociale : L’autorité que nous donnons aux autres et qui résonne avec la manière que l’on a acquise de satisfaire nos parents ou leurs substituts peuvent biaiser notre réponse.
  6. Relations déséquilibrées : Dans ce contexte, nous avons pu développer l’habitude de privilégier les besoins des autres au détriment des nôtres.
  7. Excitation temporaire : Un enthousiasme initial car touchant à une zone intime de revalorisation personnelle peut conduire à un « oui » impulsif que nous regrettons ensuite.

Que dois-je prendre en compte pour bien le faire ?

Au cœur de cette difficulté à bien s’enrelationner se trouve le phénomène psychosocial de l’impuissance apprise. L’impuissance apprise accentue ou échoue à résoudre 3 dilemmes fondamentaux de notre nature individuelle et sociale :

  1. Valeurs données à Soi – Valeurs données aux Autres
  2. Autorités données à Soi – Autorités données aux Autres
  3. Responsabilités confiées à Soi – Responsabilités confiées aux autres

Tout l’enjeu pour cheminer vers une bonne capacité de proposer et de dire « oui », « non » ou « stop et autrement » repose sur le fait d’arriver à donner les bonnes valeurs aux choses et aux êtres, de devenir maître de son autorité personnelle et de gérer nos responsabilités en conséquence.

Plus j’aurais besoin de l’approbation et de la validation des autres ; plus je me résignerais à accepter des relations où l’on décide de ce qui est bon ou mauvais à ma place ; plus je consentirais à accepter des responsabilités qui me coûtent sur le plan de mes besoins et de mes valeurs, et plus je brimerais ma liberté, mon bien-être et mon autonomie.

Et cette liberté, et ce bien-être et cette autonomie, vers quoi devrions nous les mettre en œuvre ?

A suivre…

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