Avant toute chose, qu’est-ce que le mot « égo » évoque-t-il pour moi ?
- la sensation psychique de me ressentir en tant qu’individu et en tant que personne
- la sensibilité psychique associée à ma valeur personnelle
- L’attention donnée par mon esprit à élaborer et mettre en scène des comportements qui défendent, protègent, promulguent et prouvent cette valeur.
- L’importance donnée à la séduction et à l’acceptation de mon individualité par les autres
De tout cela se dégage 3 enjeux existentiels :
- Être humain, c’est à dire respecter toute l’étendue de ma nature d’animal socioculturel
- Être en sécurité, c’est à dire être capable de faire avec les autres sans être menacé par eux
- Être fructueux, c’est à dire enfanter de la vie, de la culture, de l’organisation
Là, j’ai envie de postuler que l’égo, c’est-à-dire, la conscience active de soi comme individu à défendre, à affirmer, à faire aimer, est un phénomène psycho-socio-affectif qui, pour être profondément bon, ne doit pas être en contradiction avec ces 3 enjeux existentiels cités précédemment.
Dès que mon égo bafoue mon humanité sociale, mon besoin de sécurité ou ma prodigalité, c’est que ma cérébralité tourne avec des formes de cognitions dysfonctionnelles.
En synthétisant ce que la science de la psychologie dit de ce phénomène, la cause racine de ce mal viendrait du mécanisme systémique d’atteinte à nos intégrités personnelles.
Notre intégrité (notre Soi originel, c’est-à-dire sans contradictions ni dévalorisations) serait abîmée, voire cassée (traumatismes dissociatifs) par les autres, nous rendant nous-mêmes maltraitants et dévalorisants.
Ce qui se joue ici dans le phénomène de la souffrance psychologique et donc égotique, c’est que notre égo va s’activer pour compenser plus ou moins adroitement nos déficits d’intégration. Et souvent, nous nous approprions et maintenons des modes de fonctionnement cognitifs qui nous font sur-réagir avec de l’agressivité et de l’imagination vengeresse, ou sous-réagir avec de l’anxiété paralysante et une dévalorisation de soi. Puis, pour fuir l’existence, nous recourons aux échappatoires : l’alcool, les drogues, les divertissements.
Ainsi, pour reconstruire un égo sain (humain, sécure, créatif) et déconstruire son égo malsain (rejetant, agressif, fuyant), il nous faudrait réintégrer toutes nos parties de nous que le processus de maltraitance a générées, en s’ancrant de mieux en mieux dans notre Self (la part de soi sécurisée et sécurisante, valorisée et valorisante). La thérapie IFS (Internal Family System) est géniale pour avancer dans ce processus.
Et au cœur de cela, offrir à notre psychisme le meilleur fonctionnement possible, en faisant de notre mieux pour qu’à chaque fois que l’ego nous entraîne dans des schémas de pensées dysfonctionnels, nous lui proposions une autre manière de fonctionner, qui de jour en jour fasse advenir un être qui :
- avec son humanité, réhumanise l’égo en reconnaissant les blessures et les besoins d’amour sans les nier ni les glorifier
- Avec son Self, sécurise la psyché en reconstruisant un sentiment de sérénité sans devoir tout contrôler ni tout séduire
- Avec sa créativité, réjouit la vie en mettant la vitalité au service de la création, du soin et de la beauté
Laisser un commentaire