Comment avoir une vie kiffante et légendaire ?

Et plus spécifiquement, comment aller au mieux dans l’inconfort ?

Car tout ce que j’ai produit de légendaire jusqu’ici n’a pu se faire sans me bousculer et m’entraîner dans des zones de stress, de fatigue, de vulnérabilité, de tension et de doute.

Et comme tout ce qui est légendaire n’est pas forcément kiffant et tout ce qui est kiffant n’est pas légendaire : l’enjeu premier ici sera donc de bien distinguer les sources génératives de kif et de légende.

Pour ensuite regarder comment les entremêler au mieux pour que l’une et l’autre se soutiennent au mieux dans leur accomplissement mutuel.

Donc séparons.

D’un côté le kif : une manifestation du plaisir biologique lié à la dopamine, l’ocytocine, la sérotonine et l’endorphine. Avec comme source : tout ce qui amène à prendre du plaisir, à savourer la vie avec nos sens, par la chair et par l’esprit.

De l’autre, la légende : une façon de raconter quelque chose qui la rende fascinante, exemplaire et propageable… Avec comme source : tout ce qui amène de la valeur et nous donne de l’espérance, du courage, de l’émerveillement et du sens.

Ce qui est saisissant, c’est à quel point une part de mon cerveau s’active et se mobilise pour ce qui a trait à ma légende personnelle, et en cela, dévoile sa part d’avidité envers le pouvoir qu’elle implique…

Et quel est donc ce pouvoir qui titille autant cette part de mon cerveau et me pousse à me vouloir meilleur, plus fort, plus fascinant, plus désirable ?

Le pouvoir d’attraction.

Si je suis attractif, je ne serais pas abandonné.

Si je suis attractif, je serais reproductif, je participerais à la vie qui engendre de la vie, j’impacterais et je laisserais une trace de moi par-delà moi.

Produire de l’attractivité protectrice, génératrice et transformatrice. Voilà ce qui se joue dans notre inclination naturelle et symbolique vers la légende. Un besoin à la fois hautement affectif, existentiel et symbolique.

Nous sommes des êtres biologiques et historiques avec une sensibilité au plaisir et au Sens. Et où bien aller la vie, semble consister à nourrir au mieux ces deux dimensions : quand la dopamine du plaisir et l’ocytocine de la confiance nourrissent la sérotonine du sens.

Puis entremêlons.

Il s’agit ici de faire en sorte que notre vie et notre personne soient à la fois savoureuses et mémorables, plaisantes et impactantes, bonnes et puissantes, attractives et réussies.

Réussies, oui. Car avancer dans sa légende et sa santé passe inévitablement par la réussite. Et en premier celle de soigner et de guérir. Bien que quand j’écris cela, une part de moi a un peu honte de se la jouer en mode coach de vie à la sauce American Dream…

Mais bon, il s’agit juste d’user de raison et de distinguer le bon du mauvais. Ce qui est mauvais dans la promotion de la culture de la win « à l’américaine », est premièrement d’ordre politique : l’aveuglement des coachs inféodés à la propagande néolibérale devant l’inepte d’un développement personnel capitaliste, consumériste et individualiste qui contribue à entraîner le monde entier vers un abîme social et écologique. Et deuxièmement d’ordre biopsychosociologique : le simplisme égotique qui consiste à dire aux parts vulnérables des autres : « tu peux être un winner, ça dépend que de toi ».

Réussir consistant avant tout à faire le Bien, il s’agirait de l’aborder ici tout autant scientifiquement (faire en sorte que ce qui amène à réussir soit défini, exploré, mis en œuvre, évalué et optimisé) que motivationnellement (produire et investir de l’imaginaire qui nous pousse à oser et à persévérer dans ce chemin de réussite). Et alors, quand je chute de mon plaisir ou de mon idéal, plutôt me dire : « qu’est-ce que tu peux faire là, ici, maintenant, pour aller mieux, pour aller dans la vie avec plus de plaisir et plus de Sens ? »

Et là, creusons plus loin cette question du Sens, car quand je vais bien, tout peut sembler en avoir, et quand je vais mal, plus rien ne peut sembler en posséder…

Le bien, le mal, aller bien ou aller mal, le sens du bien et le sens du mal… Difficile de parler de Sens, sans son Nord et son Sud symbolique, sans son Bien et sans son Mal. Avancer dans la vie avec la plus grande force ne semble pouvoir se faire sans recourir à l’édification intellectuelle d’une Légende du Bien et du Mal.

Plus cette légende est puissante, plus elle nous implique justement et harmonieusement dans ce monde où coexistent bon et mal, dans ce corps qui va bien et qui va mal. Et où plus nous nous transformons et donnons de la force au bon de ce monde, plus nous accomplissons le Sens. Plus nous produisons de l’Histoire. Plus nous participons de la Vie Sensitive, Commune, Créatrice et Intelligible face au Mal qui la malmène, la maltraite et lui nuit.

Si je vais mal, au point de ne plus y trouver de sens, à en oublier le bon ou à me détourner du Bien, c’est peut-être que ma Légende n’est pas encore suffisamment puissante et encourageante. Alors me faudrait-il la nourrir encore et encore, la constituer de mieux en mieux, la confectionner plus finement et plus fortement, pour qu’elle soit encore plus capable de me réconforter, de me soigner et de m’encourager à faire aller ce corps mieux dans ce monde à faire meilleur ?

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