Un point de vie comme un autre – Nouvelle – Page 7

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Bon, ça, c’est ce que j’appelle du recentrage libératoire. J’ai quitté mon taf. J’ai quitté ma copine juste un peu après. Cela fait 6 mois que je suis au chômage sans avoir cherché à retrouver le moindre job. Qu’ais-je fait de cette liberté ? Je n’ai pas rechigné à la tâche, je me suis hautement spiritualisé. Pour cela, j’ai dû affronter tous mes interdits-obligations, j’ai dû m’abstraire de toutes mes addictions mauvaises pour la santé physique et mentale et j’ai dû traverser la grande épreuve de la solitude à soi-même. J’ai insisté, j’ai persévéré et derrière la pensée compulsive, il y a l’ennui et derrière l’ennui, quand l’esprit est au calme plat, sans agitation de la pensée, elle peut alors être touchée par la grâce de vivre. Tout mon être jouit alors d’une béatitude régénérante, d’une brise légère qui vient caresser tous mes atomes et me procurer un plaisir tel qu’il rééquilibre l’ensemble de mon circuit de récompenses. Je n’ai plus besoin de dire oui aux autres, je suis libre de mes choix sans avoir à dealer avec des besoins affectifs dépersonnifiant. Nous sommes fait de Dieu et Cela jouit de toute sa matière que la vie est réussie. Oui la vie a réussi à travers la matière, la biologie, l’humanité, la conscience, le corps. Et nous pouvons fêter intérieurement cela par une messe de sensations heureuses. Là où il y a de la vie qui vibre, il y a de la joie.

C’est bon de jouir de cette Œuvre, c’est immensément bon oui, mais c’est bizarre, j’ai l’impression que ça ne suffit pas. C’est comme si la vie attendait quelque chose d’autre que juste jouir d’elle-même. C’est prodigieux ce qu’elle a fait, et pourtant elle en veut encore plus. Cette nuit je me suis réveillé après un rêve, il y avait un bouton de volume sur un gros amplificateur, cet amplificateur était relié à mon coeur. Plus je montais le volume, plus je vivais une expérience extatique intense, j’avais l’impression de voler et de vibrer de toutes mes particules, je montais le volume jusqu’au moment où je me suis transformé en pleine lumière, je n’avais plus de corps, j’étais pure énergie, je me sentais Dieu. Je continue de monter le volume et je suis pris de vertige, je m’aperçois qu’il n’y a pas de maximum et je ressens un infini besoin d’autres consciences pour partager cela. Je me réveille en sueur, transi d’amour et d’angoisse. La vie, c’est une recherche d’infini, il n’y a pas de limite à l’existence mis à part la matière qui, Elle, induit un maximum. Depuis ce matin, je me dis intérieurement, vis ton maximum, vis ton Maximum… Et la solitude n’y suffit pas. Je crois comprendre ce qui se joue. Nous sommes des êtres sociaux, l’amplificateur, c’est aussi les Autres.

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