Une histoire de famille – Nouvelle – page 6

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« Il était une fois une petite princesse qui grandit dans un royaume. Sur ce territoire les familles s’organisaient autour d’une injonction sacrée : « Soyez Fort ». Tout le monde avait appris à la respecter et à l’adorer. Cependant, une maladie contaminait la grande majorité des papas du royaume. Ils étaient atteints d’un mal redoutable transmis de père en fils. Ce mal avait une influence terrible dans tous le royaume.

La petite princesse faisait partie de ces enfants que l’on avait estampiller « futur homme » à la naissance. Comme tous les « futurs hommes », elle due grandir dans la répression de sa sensibilité. On lui rappelait toujours à la moindre larme, à la moindre expression de joie affective qui dépassait les normes qu’il fallait être fort et réprimer sa douceur et sa sensualité. Elle devait refreiner des choses qui ne pouvaient que difficilement se dissimuler : l’intonation de sa voix, la grâce de sa démarche.

Cette princesse due faire face à la violence, qui était valorisée comme la forme d’expression normale de la Force. Il y avait les brimades des copains et l’incompréhension impulsive d’un père qui ne comprenait pas pourquoi cette princesse avait un corps de garçon ou plutôt que ce corps de garçon hébergeait la sensibilité d’une princesse.

La maman de la princesse qui aimait sa fille plus que tout, fit tout son possible pour faire face à ce mal. Elle s’enfouie avec les 3 enfants et la famille décomposée fut recueillie dans des logements que l’on trouvait dans les bas-fonds des villes riches. Ces habitations s’étaient les résistants de la Douceur qui les avaient arrachées au pouvoir impitoyable de la Force en contrepartie de l’exploitation de leur main d’œuvre quand le royaume en avait jadis besoin.

Dans ces bas-fonds, on retrouvait cette mauvaise expression de la Force, la violence était encore là, mais le foyer était préservé, ce fut comme un petit miracle, un avant-gout d’une odyssée vers la reconquête de toute sa royauté dans les terres de Douceur. Elle quitta le foyer et s’entoura des opprimées qui comme elles, avaient eu la même enfance. Elles s’entrainèrent ensemble et se sculptèrent un corps qui pouvaient exhaler la plus exquise des sensualités. Elle eut aussi dans cette aventure recourt à une mage qui lui donna les attributs de sa féminité qu’elle pût explorer de plus en plus. Une partie de ce qu’elle apprit sur ce chemin, elle le mit dans un autre pouvoir qu’elle développa au cours de nombreux voyages : la musique. La musique qui est pour elle une œuvre de sensualité et d’harmonie face à la dysharmonie d’un monde écrasé par les ondes de choc de la force mutée en violence.

La personne que tu as en face de toi, c’est en partie cette mutation pour aller plus loin du côté sensuel et doux de la force. Cette petite reine qui n’a pas besoin d’un prince mais qui aime partager sa sensualité, sa douceur, sa joie de vivre avec toi. Cette même reine qui t’invite à te dévêtir de ta force mutée en mépris et de t’éprendre en douceur, d’un être qui ne sera jamais là pour te nuire, lui. »

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