Six parts de moi sont impliquées dans cette dynamique.
Une part de moi veut le bonheur de la santé, de la quiétude et de l’équilibre : la joie de vivre essentiellement, en son être, en dehors des mécanismes d’attentes et de peurs autour de la valeur personnelle et de la surdépendance. Pouvoir être en communion avec la bonté et la beauté du monde, tel que cela est. Me sentir bien seul et auprès des autres.
Une part de moi veut le plaisir de partager les plaisirs, d’aimer et d’être aimé sainement et paisiblement : passer du bon temps avec d’autres, en riant, en s’amusant, en s’aimant pleinement et réciproquement, sans tension, enjeux de valeurs, de pouvoir, de possessions ou de prises de bec. Me sentir bien avec les autres.
Une part de moi veut être valorisée et admirée, veut la revanche, le pouvoir et la conquête. Elle participe au fait de ressentir du plaisir et de la motivation narcissique. Il y a du bon et du mauvais ici, du plaisir et de la douleur. Cette part de moi est donc en partie pathologisée : ma valeur personnelle a été abîmée et cette part de moi s’y prend mal dans sa quête de restauration.
Une part de moi cherche à se conformer aux attentes et aux croyances des personnes qui ont encore une part d’emprise sur moi. Cette part soumise me pousse encore à devoir m’investir politiquement en respectant une certaine vision du bien et du mal. M’entraînant dans un univers interne d’injonctions contradictoires qui cherchent toutes à ne pas trahir des parts d’identité en opposition et qui ont toutes pour la plupart été construites sous emprise. Ces névroses d’aliénations font porter une ombre menaçante sur les deux premières parts de moi et produisent de la déstabilisation et de l’inquiétude. Pourtant, il y a du bon dans l’injonction de mon dernier preneur d’emprise : ne pas être passif face aux dysfonctionnements sociaux et politiques et agir. Mais ici, des blessures d’emprises et des contradictions demeurent, empêchant la construction d’une dynamique d’engagement social et écologique apaisée, viable et optimale pour moi.
Une part de moi cherche à s’organiser et mettre en œuvre tout cela scientifiquement, rationnellement, professionnellement. Elle participe à la structuration de ma motivation et de ma réalisation. Et dans un certain sens aussi, elle s’y prend mal.
Une part de moi est timide et génère une « suradrénalinité » qui m’empêche d’aller-vers avec élocution, confiance, charisme et facilité. Celle-ci a besoin d’être apaisée, soignée et guérie.
Voilà un bon petit travail d’analyse et de démêlage en perspective 🙂
Donc, en simplifié, affiné et résumé, il y a en moi :
- La part vitale
- La part relationnelle
- La part conquérante
- La part soumise
- La part organisatrice
- La part timide
La problématique
Il y a encore, dans ma manière de vivre et d’aborder l’existence et les rencontres, un triangle dysharmonique. Constituer de trois pôles qui s’auto-entretiennent :
- Les mémoires traumatiques : des événements anciens ont laissé des empreintes émotionnelles actives, déclenchant encore aujourd’hui peur, ressentiment, inhibition ou fuite inadaptées.
- Les modèles appris : à partir et en plus de ces blessures, j’ai intégré des manières d’être soumise, contrôlante, « surefforçante » qui se déclenchent automatiquement dès que la sensation du danger est là.
- L’homéostasie dépendante : mon corps et mon psychisme se sont habitués à fonctionner avec ces dérèglements, compensant par des conduites dopaminergiques (plaisirs rapides, excès alimentaires, validation externe), qui entretiennent à leur tour le déséquilibre.
Ainsi se crée un cercle vicieux : la peur réveille la mémoire, la mémoire réactive les automatismes néfates, les automatismes néfastes appellent la compensation et le corps finit par intégrer cette dysharmonie comme norme de survie.
Le chemin de guérison
- Soigner la mémoire et le stress traumatique, pour qu’ils cessent d’envahir le présent.
Désamorcer la peur persistante, jusqu’à ce qu’elle devienne un souvenir apaisé plutôt qu’une alarme vivante, suractivant mon système limbique et autonome, déséquilibrant ma vitalité. - M’élaborer et me construire avec des modèles fonctionnels, qui me proposent des manières de mieux dealer avec mes failles et de mieux prendre en compte mes besoins.
- Rééduquer l’homéostasie, en la libérant des dépendances et accoutumances qui maintiennent l’illusion d’équilibre. Apprendre à mieux vivre le vide, la peur et l’ennui. Non comme des ennemis, mais comme les passages initiatiques d’un retour à soi libéré.
C’est là ma véritable charge héroïque (surtout avec mon TDAH). Affronter les vides, les manques, les ennuis, les douleurs sans les fuir, jusqu’à ce qu’ils deviennent miens et sains : juste mobilisants vers de meilleurs lendemains. Faire de mes sensations et de mes manques des alliés raisonnés et laisser petit à petit, les fuites et les excès au passé.
Et puis, dans la santé du corps, me libérer. Me réapproprier ma pensée, mes doutes, mes choix, mes relations. Devenir maitre en ma demeure et ma motivation. Devenir témoin serein et bienveillant face aux manifestations d’attentes dysharmoniques et aux affrontements narcissiques des parts des autres déséquilibrées. M’en protéger si nécessaire et les inviter au soin si besoin, sans attente, ni projection.
Le fruit goûteux et savoureux de la guérison
Et alors, un jour, je n’irai plus vers les autres pour des apports en sécurité ou en valeur trop déséquilibrants.
Je me sentirai bien. Et avec moi, on se sentira bien.
Je dirai non calmement, assertivement, respectueusement, sans trembler, parce que cela est bon pour moi et aussi pour nous.
Je ferai ce que j’aime, comme j’aime, sans être perturbé outre mesure par du jugement extérieur. Influencé, mais jamais dépossédé.
Je ne courrai plus après les éloges, l’admiration, la fascination extérieure. Je n’aurai pas besoin de plaire outre mesure. Je saurai aimer dans des relations réciproques. Je ne m’épuiserai plus à reconquérir une valeur personnelle blessée qui ne m’appartiendra plus.
J’entreprendrais dans le calme, la confiance, le plaisir et la joie, parce qu’il sera bon d’agir ainsi pour le monde, mes proches et moi.
Je saurai me soigner. Je guérirai physiquement et psychiquement. Je serai sain de corps, d’âme et d’esprit. Il fera bon vivre en moi et auprès de moi dans ce monde tel qu’il est et va, avec nous et sans nous.
Voilà vers quoi je vais, tel que cela est et tel que cela le sera, dans la peine et dans la joie, dans l’amour.
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