Du simple engagement affectif des débuts à l’engagement parental du couple qui fonde une famille, toute relation de couple implique des engagements.
Mais qu’est-ce que l’engagement et pourquoi peut-il être parfois sujet à tant de doutes ?
Qu’est-ce que l’engagement ?
S’engager, c’est se mettre en gage, c’est se tenir pour garant d’une continuité dans les liens d’attachements qui lient une personne à d’autres. Et en cela il y a le sens de la responsabilité et de la cohérence de ce que l’on est vis à vis des autres, et en cela : la maturité.
il y a dans l’engagement la capacité de s’investir personnellement, de parier sur un présent qui engendrera un avenir potentiellement meilleur. Ne pas s’investir, c’est laisser le présent au présent et ne pas tenter une forme d’évolution. Et comme dans toute évolution, il y a ce que l’on y cherche et il y a ce que l’on y laisse.
Pourquoi l’engagement peut être parfois sujet à tant de doutes ?
Comme tout investissement, l’investissement amoureux comporte des risques : s’engager dans une relation qui ne mène à rien ou qui mène à la surdépendance et la vampirisation, voire à la trahison ou la violence.
Et c’est précisément les mauvaises expériences du passé qui engendre la peur de la relation et de l’engagement. Les premiers amours sont souvent effrénés, c’est qu’après qu’on découvre les pédales à côté de l’accélérateur… De toute les manières, c’est dans la confrontation à l’autre et donc avec soi-même qu’arrive le désenchantement amoureux.
La nature humaine aime profondément à croire et à espérer. Et toute notre vie nous risquons bien d’être en proie au dilemme entre le « moi qui mériterait bien cela » et le « confort du nous »…
S’engager, c’est quelque part, lorsqu’on y parvient : faire évoluer ses idéaux physiques et sociaux pour embrasser une vie de famille à construire en adulte. Qu’on le veuille ou non, il en sera toujours ainsi même si l’on sort avec l’homme ou la femme que tout le monde désire (et qui n’existe pas). Regardez tous ces couples de stars qui se déchirent et voyez que le bonheur conjugal est plus histoire de valeurs, de délires partagés, de vibrations communes et d’équilibre psychologique que d’esthétique (même si l’attirance physique est souvent un fondamental pour pouvoir accueillir les autres dimensions de l’attraction).
Ainsi s’engager en amour marque autant un choix à faire envers un partenaire précis qu’une décision intérieure d’aller vers la responsabilité familiale.
Une raison du non-engagement est aussi l’idéalisation. Idéalisation qui nait du narcissisme où plus on désire plus haut que ce que nous pouvons réellement espéré et plus nous avons dû souffrir de honte par le passé qui bride le bonheur du possible dans le présent.
En caricaturant, l’idéal amoureux du prince ou de la princesse charmante, c’est un « attrape nigaud culturel » écrit par des pères d’antan pour garder le contrôle sur le choix conjugal de ses enfants et leurs mœurs sexuelles (préserve toi pour le bon ou la bonne). Modèle qui n’a pas fini d’inspirer les générations. Il y a bien sûr dans le monde occidental une rupture avec le couple traditionnel à vie, validé parentalement. Cette libéralisation a ouvert le marché de la vente des fringues, maquillage, films, voitures, villas, salle de sport… Le néolibéralisme et la survalorisation de l’ego nous rend exigeants et la société de la surconsommation nous rend zappeurs.
Nous vivons dans une société où la morale de la fidélité sexuelle est bien ancré dans nos mœurs, pourtant en contradiction avec notre propension animale et sensible de vivre notre sexualité et notre sensualité de manière libre. Engendrant de nombreuses péripéties de couples.
Bien souvent la surpossessivité et le perfectionnisme cache l’incapacité à bien mener sa barque en amour… Et l’amour c’est autant une question de compagnons, de rivières et de fleuves à choisir que de capacité à naviguer à deux ou à trois ou à n+1…
Comment déjouer le dilemme ?
Le naturel humain tend néanmoins à cet amour inconditionnel qui rappelle celui d’un parent suffisamment présent pour son enfant quel qu’il soit. Et c’est ce penchant qui est l’élément clé d’une relation épanouie et durable. Ce sentiment qui est parfois bridé, soit parce qu’il a été bafoué dans d’anciennes relations, soit parce qu’il ne nous a tout bonnement pas été appris voire peut être été interdit et en premier sur nous-même. Nous aimons-nous inconditionnellement ? Si je ne m’aime inconditionnellement, puis-je aimer l’autre de cette manière sans y laisser des plumes ?
A l’aune de ce besoin fondamental d’amour et d’assistance mutuelle inconditionnels, l’enjeu d’une relation exclusive n’est plus vraiment de trouver l’être parfait mais d’être parfait l’un pour l’autre et donc arriver à se rendre heureux longtemps.
Il y aussi l’idée d’un pacte d’amour nouvelle génération, où on s’engage à faire le maximum pour que cela dure en imaginant la possibilité de l’ouverture à la non-exclusivité et du recours à la séparation comme éventualités à notre bonheur et à notre liberté. Aimer l’autre et s’aimer soi, pourrait être aussi vouloir nos bonheurs et nos libertés (enfants inclus) au delà du couple et de sa cohabitation permanente ?
Magnifique texte sur une réalité de notre société qui nous assomme dès l’enfance avec une idéalisation de la relation amoureuse dans des films d’animation, films ou autres. Pourtant, ces derniers s’arrêtent souvent à la première phase de la relation : la découverte de l’autre et la vision passionnelle de la relation, et après ? Bon nombre de personnes souhaite d’ailleurs vivre cette phase indéfiniment et découvrent la réalité derrière : l’engagement de l’un envers l’autre, de quoi refroidir certains.
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A reblogué ceci sur Peuples Observateurs Avant Garde Togolaise et Africaine.
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Bien dit et écrit . smileys pouce.
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Thank you ffor being you
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