Pourquoi avons-nous parfois du mal à nous affirmer ?
Peut-être parce qu’en dessous de cela, il y a les questions : Est-ce que nous nous assumons tels que nous sommes ? Sommes-nous OK avec nous-même ? Sommes-nous OK avec les autres ?
S’affirmer sans s’assumer
On sent bien que s’affirmer offre un bénéfice social certain.
Le charisme, la confiance en soi sont les moyens d’obtenir une place de choix dans un groupe. Et la confiance en soi, faisant réussir, nourrit la confiance en soi. C’est un cercle vertueux.
Cependant, lorsque l’affirmation devient risible ou tyrannique, cela à un contre-effet social.
Qu’est-ce qui fait que l’on passe à côté de son affirmation ?
Cela se joue au niveau de son niveau de conscience. Plus j’agis en conscience, c’est à dire de manière adaptée avec mon environnement, plus je serais impactant socialement. Et la conscience n’empêche pas le rire, le fun, le décalé, elle sait lui mettre un cadre et s’adapter à autrui.
Les affirmations négatives sont des affirmations d’un Moi qui s’oppose aux autres par mode de fonctionnement, par une position haute que l’on s’est forgée, par un complexe d’infériorité. Quand je m’oppose aux autres sans motif valable, je m’oppose à une part de moi-même contre laquelle je me suis construit.
S’opposer aux autres, c’est s’opposer à une part de soi. C’est ne pas assumer une part de sensibilité dans le cas d’une affirmation tyrannique. C’est ne pas assumer une part de son incapacité dans le cas d’une affirmation risible ou de sa capacité dans les cas d’un manque d’affirmation.
S’assumer sans s’affirmer
Il y a des personnes qui assument l’ensemble de leurs sensibilités, qui sont douées de qualités introspectives. Ce qui les font s’aligner à l’intérieur d’elles-mêmes et ainsi devenir moins crispées envers les comportements des autres (car compris). Elles s’assument telles qu’elles sont (un être humain comme autrui avec ses traits personnels et ses particularités), elles sont intérieurement non-violentes. Et ces personnes là portent le germe de la communication assertive.
Cependant, nous avons tous une puissance tournée vers l’extérieur à assumer. Sans cela nous trahissons une partie de nous-même qui nous pousse à être et exister dans le monde, dans un groupe, dans une famille, dans un couple. Le bonheur dépend aussi de notre volonté d’exister en tant que personne, c’est à dire en tant que quelqu’un d’estimable auprès des autres (processus d’individuation).
S’assumer et s’affirmer
Tisser sa force d’individuation avec sa capacité de conscience est le chemin de la réalisation de soi. Se réaliser c’est, en quelque sorte, arriver à amener son sensible dans le monde.
S’assumer positivement, c’est affirmer intérieurement ce qui est bon en soi (partages, plaisirs, réalisations) et délaisser les comportements limitants (violences, dégoûts, destructions).
S’affirmer positivement, c’est assumer extérieurement ce qui est bon pour la communauté (droits, transmissions, célébrations) et lutter contre ce qui lui nuit (tyrannies, aliénations, désespoirs).
Pour cela, il faut agir tous les jours pour se réaligner intérieurement en se pensant, puis en se vivant comme quelqu’un d’OK, avec autrui pensé et vécu comme fondamentalement OK aussi, au delà de ses propres névroses et au delà des névroses d’autrui. Les névroses étant des Moi qui ne s’assument pas totalement (avec leur part de sensibilité et/ou de potentiel) et n’ont pas une conscience fine d’où se situe leur responsabilité dans leur bonheur et celui des autres.
Aller contre son éducation limitante
De manière pratique, lorsqu’il s’agit de s’affirmer, il y a un courage à forger. Une peur à transpercer. Et cela se fait dans la réduction intérieure de sa conscience. Ce qui fait le risque du courage. Lorsque je suis dans le courage je perds pieds dans ma conscience, je plonge dans l’inconscience. Cela me fait agir, mais cela me fait agir souvent maladroitement.
Il n’y a pas de courage sans maladresse. Être dans l’adresse, c’est avoir triomphé de son courage, c’est avoir rendu les comportements inconnus voire interdits, enfin intimes et assumés.
La plus grande difficulté pour les introvertis est de dépasser dans leur affirmation la peur du ridicule. On n’est éduqués dans les regards de l’autorité (qu’elle soit bienveillante ou non) et nous identifions ce que nous sommes avec ces regards. Lorsque l’on est abaissés par l’autorité ou lorsque celle-ci à peur d’autrui, nous devenons des handicapés de l’affirmation personnelle.
Mais cet handicap est guérissable, il s’agit de mettre beaucoup de volonté dans sa rééducation, dans les séquences de notre quotidien ou nous prenons de la place dans la vie d’autrui et ainsi nous prenons de l’importance dans notre propre existence.
Nous avons le droit d’avoir de l’importance. Nous avons le droit d’exister, d’agir et de lutter avec nous-même, de combattre. Plus nous sommes responsables et plus nous sommes responsables de notre bonheur.
Telle est la question !
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Le genre de texte que j’aime lire souvent. Merci pour cet excellent partage. Bonne journée!
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Merci pour ceci 🙂
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Ça me fait plaisir☺️
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Bonjour Christophe, une fois de plus tu nous offres un texte très riche où nous pouvons en apprendre plus sur nous-mêmes… Merci beaucoup… Mister Philou
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Merci à vous Mister Philou 🙂
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