Comment se remotiver au travail ?

Je me suis levé aujourd’hui et comme les autres derniers jours je n’avais pas le goût au travail. Je suis dans une période de tristesse et de désœuvrement liée au manque d’une dynamique conjugale, de difficultés professionnelles et tout cela amplifié par l’effet du reconfinement, un contexte familial compliqué, une actualité morose et le temps d’ensoleillement qui se réduit comme peau de chagrin.

Je ne fais pas ce que je devrais faire et cela augmente ma culpabilité et moins j’en fais et plus je soigne ma culpabilité à coup de fuite dans des divertissements oisifs et plus le mur se construit entre « l’envie de m’y remettre » et l’ampleur de mes rêves à accomplir et les tâches de planification, de conception et de structuration que cela nécessite. Alors je fais pas, je repousse à plus tard en sachant que ce « plus tard » pourrait durer longtemps et gonfler jusqu’à n’en plus finir.

Je ne fais que ce que le quotidien me demande, le service minimum et j’ambitionne moins et donc je planifie le minimum, je ne transforme plus, je m’estime de moins en mois et j’ai tendance à amplifier ma perception de ce qui ne va pas et ce que je ne fais pas suffisamment. Cercle vicieux vissé dans les confins et les coussins de la vie confinée…

Mais si j’écris cela, c’est que j’ai envie de reprendre en main mon estime et donc ma vie et que comme de nombreuses fois auparavant, j’ai vécu ces plus ou moins grandes traversées du désert culpabilisantes et j’en suis toujours sorti avec plus de maturité et comme l’a si bien dit un ancien ami de mon frère, Mickael Seauve : « Si les bons moments sont venus, c’est qu’ils reviendront. Si c’est venu, c’est que ça reviendra ».

Si vous voulez savoir comment je souhaite m’y prendre pour retrouver l’envie et le désir de l’accomplissement, suivez-moi.

Pourquoi y a t-il de la démotivation ?

Voyons le bon côté des choses, s’il y a démotivation c’est qu’il y a motivation. La démotivation est bien plus souvent le symptôme d’une motivation contrariée que le résultat d’un choix de vie déjà mort et qu’il resterait à enterrer pour passer au suivant. Fameux dilemme entre maintenir le cap ou le changer quand la météo se brouille ou qu’il faut beaucoup plus de temps qu’escompté pour atteindre destination.

Bien que les périodes de deuil actif soit nécessaires tout au long de notre vie pour accepter les différentes pertes qui jalonnent nos existences et pouvoir s’autoriser pleinement à trouver remplacements à nos manques, ce qui est mon cas dans cette période de séparation. Je sens que cette démotivation s’articule moins autour de la destination qu’autour de ce que j’y ferais là-bas et donc autour de ce bon vieux dilemme entre vie d’accomplissements et vie de plaisirs, entre le désir et l’ambition d’une vie qui explore et impacte versus le choix d’une petite vie qui se repose et compacte. Dilemme entre SurMoi et Juste Moi, entre vie d’inconfort, de dépassement, de courage et vie de confort, de repos et de petits plaisirs.

Qui dit dilemme, dit potentiellement conflit. Qui dit conflit dit résolution par la production d’une synthèse convenable avec les intérêts en opposition afin de réactiver son être avec le moi qui veut jouir, le moi qui veut réussir, le moi qui veut mourir et le moi qui veut kiffer.

Toute période de « down » me semble être la conséquence d’une partie de soi contrariée et laissée de côté qui reprend le dessus quand l’autre partie de soi plus conquérante se prend un mur (« Haha tu voulais faire le malin à toujours nous mettre dans l’inconfort mais voilà où ça t’a mené espèce de petit fanfaron » dixit petite voix intérieure du pauvre Mec Frustré qui « réside » en moi). Le problème, c’est que laisser une partie de soi et de ses besoins de côté, c’est augmenter les chances d’envenimer un conflit interne dans le champ inconscient qui ne manquera pas de se faire ressentir en nous « démotivant » par la baisse d’énergie que cela occasionne, quelle que soit cette partie de soi.

L’autre ingrédient dans mon malaise, c’est la culpabilité qui vient exercer une pression sur le statuquo intérieur. Culpabilité exercée par l’instance intérieur du devoir, le SurMoi et qui joue ici un rôle d’arbitre et qui au bout d’un repos et de quelques abandons bien méritées vient siffler la fin du match (quand c’est trop c’est trop). Ce coup de sifflet redonne un coup de fouet au Moi Ambitieux et Assuré qui relève le Moi Frustré pour rejouer le jeu de ma vie et de sa narration.

Si je résume la situation, d’abord quelques murs (les désagréments qui affectent mon ego et mon estime de moi), ensuite l’effet retour de bâtons (la partie de moi qui a pris sur elle pour supporter mon ambition et qui en veut à l’autre partie plus conquérante d’y avoir cru dur comme fer) et enfin le Surmoi culpabilisant qui vient rendre la situation de rouille intenable jusqu’au déclic de la remise au travail.

Comment repartir du bon pied ?

Bon maintenant qu’il me semble avoir dénoué suffisamment la situation, je vais cesser de me languir dans le confort douillet de l’autoanalyse et de la philosophie de canapé et « me » dévoiler mon plan de route de ma reconquête du travail et de l’estime de moi :

  • Planifier mes semaines avec un découpage entre temps de travail et temps à moi clair et équilibré (quand on va mal, le mieux à faire c’est de prendre soin de soi sans avoir de motifs à culpabiliser, c’est pour cela que les vacances font du bien car ce temps de plaisir est bon et légitime -> non pollué par notre Surmoi Travailleur)
  • Prendre un recul maximal et imaginer la personne qu’on voudrait être dans 1 an, 3 ans,10 ans, qui elle est, où elle est, entourée de qui, ce qu’elle vit, comme elle le vit et ce qu’elle arrive à faire.
  • Redéfinir ses objectifs à moyen terme en intégrant et repensant les besoins qui ont été heurtés pendant qu’on se prenait les murs.
  • Détailler et structurer en sous-projets l’ensemble des tâches à réaliser (se faire plaisir sur l’ambition et rester réaliste à l’aune d’une certaine objectivité sur nous même retrouvée)
  • Les classer par priorités et traiter toutes les urgences et les activités qu’on gardait dans un coin de la tête et qu’on repoussait de mois en mois dès les premiers jours de notre rebond pour s’en libérer et être fier.e de nous.
  • Evaluer notre capacité d’autodiscipline et la faire progresser de jour en jour tel un muscle qui s’arrache et grossit de jour en jour sans se faire mal.
  • Célébrer les progrès et s’aimer quoiqu’il arrive.

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