Qu’est-ce qu’un héros ?

Admirer, c’est vouloir être celui ou celle que nous admirons.

Et nous admirons les héros.

Nous nous imaginons volontiers à la place de ces personnages (imaginaires ou non) qui incarnent nos désirs les plus fous et qui portent les valeurs que nous estimons.

Et il y a une valeur qui est propre à tous les héros : être au dessus de la norme.

La force de la figure héroïque

Selon notre sensibilité propre, les héros nous interpellent et les récits et films qui nous offrent des sensations héroïques peuvent nous amener à modifier nos comportements : et si demain je me comportais un peu plus comme Lui ou Elle ?

Le héros est une figure imaginaire qui nous offre un modèle vers lequel tendre.

Longtemps les héros ont été imaginés pour nourrir la culture d’un clan, d’une communauté ou d’une civilisation de valeurs auxquelles se fier et qui permettent aux individus de se fédérer et de s’encourager à être plus forts.

Le côté sensationnel (hors norme) nous émerveille et par ce biais, les conteurs et les metteurs en scènes (car il n’y aurait pas de héros sans eux) induisent les valeurs auxquelles il est estimable d’adhérer.

Héros d’hier et d’aujourd’hui

Il y a eu Ulysse qui prônait les « valeurs masculines » de la ruse, de la résistance et du courage et Pénélope : les « valeurs féminines » de la fidélité et de la patience…

Il y a eu les héros conquérants et les héros du Bien avec leur cortège de Saints et de Saintes. Il y a eu les héros de capes et d’épées, de colts et d’indiens, de grenades et de plombs…

Il y a maintenant les héros des Comics qui prônent les valeurs d’invincibilité et qui repoussent toujours plus loin les limites de la science. Les héros du moment ont une tendance à se mécaniser et à se robotiser. Révolutions industrielle et technologique obligent.

Les figures populaires des héros évoluent avec les systèmes de valeurs dominants dans la société qui les produit. Or, les valeurs de « toute-puissance » qui se trament derrière l’idéal de la modernité a fait grandir la figure d’un héros qui le devient de l’extérieur par des pouvoirs spéciaux innés, mutés ou rendus possible par la technologie.

Si les héros anciens nous poussaient à la quête de capacités intérieures et nous proposaient un modèle d’Être au travers de limites humaines dans des mondes extraordinaires, les héros d’aujourd’hui sont tournés vers une quête de pouvoir externe, un modèle d’Avoir au travers de capacités inhumaines dans un monde réel.

De quels héros le monde a t-il besoin aujourd’hui ?

Si le héros est une fiction, l’héroïsme néanmoins existe bien. Il est précisément cette capacité qu’on certains êtres à transformer leur réalité en fiction. De se comporter comme nul n’aurait osé et de rendre ce que l’on croyait impossible, possible.

De nos jours, l’humanité a besoin de retrouver une harmonie du vivre-ensemble (entres humains et entres espèces), c’est avant tout, une question de survie.

Et n’entrevoyez-vous pas la figure du héros de demain qui se glisse ça et là dans notre paysage fictionnel ? Cet héroïsme qui à partir de l’actualisation du potentiel intérieur va chercher les moyens extérieurs pour redresser le monde qui nous soutient au delà des conditionnements sociaux, des illusions et des préjugés ?

L’héroïsme exige toujours une capacité d’émancipation sociale. Celle-ci ne sera rendu possible individuellement que par le courage pour notre conscience d’affronter l’obscurité qui se trouve en nous.

5 commentaires sur “Qu’est-ce qu’un héros ?

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  1. C’est sans doute pour cette raison que les « déconstructeurs » de sens ont décidé de supprimer les héros de l’Histoire de France pour interdire l’identification à des femmes ou à des hommes, qui ont un jour modelé leur histoire personnelle pour en faire un modèle d’histoire collective.
    Oui, aujourd’hui, au XXIème siècle, les Historiens ont pour consignes de «  »normaliser » les « héros » dit « hors-normes »
    et si cela n’est pas possible,
    de les faire disparaître de l’enseignement de l’histoire de France.
    Ainsi une héroïne ou un héros devient un « comics », mais un « comique » au sens français du terme !

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