Pourquoi existons-nous ?
Avons-nous un pouvoir caché ?
Telles sont à priori les deux questions qui poussent un être vers la spiritualité.
Du besoin de fascination
Notre âme d’enfant aime les histoires magiques et mystérieuses que nous nous racontons. Et selon notre besoin d’apaisement et d’évasion, nous serons plus ou moins sensibles à la quête spirituelle.
Il y a derrière cette quête une volonté d’évasion de notre fragilité dans le réel, une volonté de réenchanter l’existence par l’imaginaire. Pourtant, dans ce monde, tout est rationnel, la maturité nous apprend dans sa confrontation au réel que rien n’est magique mis à part l’invraisemblance du Réel lui-même qui offre ce miracle de l’univers, de la vie, de la diversité et de la conscience.
Cependant, lorsque l’on délivre la spiritualité de sa dorure imaginaire, elle devient cet effort de conscience au delà de la pensée et des émotions négatives qui nous pousse à englober plus qu’à séparer, à comprendre plus qu’à juger, et en cela à nous éloigner de nos petits enjeux personnels pour saisir la force harmonieuse du Fond de la vie.
Du besoin d’apaisement
Si nous souffrons, si nous avons peur de la mort, si nous subissons des formes de précarité, s’il y a du manque d’amour : cela aura pour effet de développer plus ou moins profondément en nous un besoin d’apaisement. Ce besoin d’apaisement peut se nourrir de diverses manières et peut nous pousser même jusqu’au suicide (qui cherche à apaiser une souffrance individuelle de manière radicale et définitive).
Il y a en fait plusieurs manières de vivre avec notre souffrance existentielle (manières qui cohabitent plus ou moins ensemble selon les individus et leurs éducations) :
- la fuir (consommation, alcool, drogues, divertissements, fêtes)
- y réagir (vengeances, revanches, sublimation par la niaque que génère les blessures passées)
- tenter de la guérir par des voies concrètes (médecine, psychanalyse, modification/amélioration de ses comportements dans la vie, transformation sociale et institutionnelle)
- la justifier dans des croyances qui nous donnent à espérer
- la transcender dans une spiritualité qui nous donne à comprendre, relativiser et à aimer
C’est de ces deux dernières voies que je cherche à en explorer avec vous le sens aujourd’hui.
Nous avons besoin de signification
Glisser dans le désarroi, c’est vivre une rupture de sens : lorsque nos systèmes de valeurs et de croyances nous échappent et s’effondrent sous le poids de la réalité concrète.
Si vivre est parfois tragique et difficile, quel sens pouvons-nous donner à cela ?
En fait, la question qui se trame en arrière-fond est : qu’est-ce qui justifie cela ?
Et toutes les histoires sacrées que se racontent l’humanité depuis sa conscience de la mort, cherchent en réalité à répondre à cette question essentielle : pourquoi le monde est-il dur et injuste ?
Nous avons besoin de croyances
Quiconque ne peut exister sans la force de l’espoir. Et nos croyances nous aident à mieux vivre l’injustice foncière de l’existence soit en plaçant notre espoir dans un au-delà (Là Haut, il y aura justice et récompense pour mes peines) soit en le positionnant dans un futur terrestre meilleur où vivre sera bon.
Notre besoin de justification et de finalité nous pousse vers des causes auxquelles nous nous investissons, auxquelles nous nous attachons, auxquelles nous croyons et auxquelles nous avons foi.
Et en cela, il y deux approches pour s’investir dans un sens et s’inscrire dans une finalité :
- Se nourrir des croyances que ceux qui ont du pouvoir sur nous, nous enseignent. Le sens y a souvent un caractère immuable, organisé autour d’un Bien et d’un Mal qu’un ordre social nous transmet.
- Se nourrir et développer des compréhensions qui font sens pour notre raison et qui épousent et englobent de mieux en mieux ce que la réalité nous enseigne. Le sens y a souvent un caractère mystérieux et s’organise autour d’une quête personnelle vers une transcendance.
C’est cette deuxième voie qui est la spiritualité, la première étant la religion. La spiritualité n’est pas croyance : elle est activité de la conscience et de l’esprit vers une forme d’apaisement et de libération par le transcendant.
Nous avons besoin de transcendance
La transcendance est cette quête d’union avec ce qui nous dépasse et nous évoque l’étonnement, l’admirable, l’inouï…
L’infini de l’univers, l’infini de la matière et de l’énergie, l’infini de la diversité des choses et des espèces sur Terre, l’infini des sensibilités, des histoires et des réalisations humaines…
La transcendance vise à nous fondre dans ce Tout qui nous a vu naître et qui nous dépasse infiniment. Nous distanciant de la « quasi insignifiance » des enjeux plus primaires de notre égo.
j’aime aussi te lire, et nous nous comprenons . Il faut aimer la vie et lui donner un sens
J’aimeAimé par 1 personne