L’équilibre appelle la notion de stabilité. Et si celle-ci n’est pas forcément synonyme de bonheur et de réussite (on peut très bien stabiliser notre existence dans un mode de vie désagréable et triste), elle joue néanmoins un rôle crucial dans notre potentiel d’apaisement personnel.
Que veux-je dire en parlant d’équilibre personnel ici ?
Un bon équilibre existentiel se ressent au travers de la stabilité de nos émotions. Et dans la deuxième partie « d’équilibre personnel », il y a la notion de personne. Une personne c’est quoi et ça sert à quoi ? Une personne, c’est un corps qui s’est construit avec des pronoms personnels. Tous les « tu », « vous », « il ou elle » entendus des autres qui vont faire de nous ce que l’on va devenir à partir d’une prédétermination génétique. Une personne, ça sert à quoi, une personne ça sert à être aux autres. Une personne ça fait des affaires personnelles pour s’affirmer dans la compétition vitale et sexuelle et ça donne des avis sur les autres à partir de ce qu’elle s’impose ou non à elle. Dans une personne, il y a une biologie qui a besoin d’indicateurs émotionnels pour survivre et s’épanouir.
J’ai peur -> je me met en sécurité, je m’éloigne d’un danger, j’apprends à supprimer ou composer et maitriser un risque
J’ai envie -> je me met en mouvement, en apprentissage, en pilote-automatique après effort, pour nourrir mes besoins
J’aime -> j’essaie de conserver les éléments à l’œuvre dans mon bonheur
Dans une personne, il y a de la biologie et il y a de la domestication. Domestication qui va impacter comment je ressens, m’adapte et produis à partir des signaux perçus de danger, de désirs et de kif.
Ici, je vais mimer et apprendre des autres autour de moi. Je vais apprendre à fuir, à me soumettre et à punir quand tels ou tels signaux seront activés.
Ces mêmes signaux qui vont activer une réponse émotionnelle (un flux d’hormones dans le corps). Ces émotions qui sont les stimuli biologico-relationnel primitifs qui sont les plus déterminant pour notre aptitude sociale. Aptitude sociale qui permet l’apaisement parmi les autres qui permet l’équilibre émotionnel, qui permet plus de bonheur à vivre.
La paix intérieure dépend d’une posture existentielle non frustrée et sécurisée.
A vrai dire, si l’on tente une synthèse absolue, on peut réduire l’équilibre personnel à un seul et unique critère : Suis-je Ok avec ce que je vis, ressens et fait ?
Et en cela l’ennemi ultime de l’équilibre est la domestication abusive. Domestication abusive produite et productrice d’enrelationnements sociaux toxiques, eux-mêmes produits et producteurs d’émotionnalités abusives pour nos corps-cerveau, eux-mêmes produits et producteurs de comportements inadaptés au bonheur de vivre en soi et ensemble.
Le déséquilibre personnel engendre et maintien des relationnalités abusives en soi et autour de soi, des émotionnalités douloureuses et des comportements qui contribuent à l’agitation, l’inquiétude ou la haine. A l’origine du phénomène, on trouve les suradaptations excessives au maltraitement passé des autorités parentales et institutionnelles, utiles enfant pour survivre, mais déséquilibrant notre adulte et enclenchant ou maintenant notre être du côté subissant de la vie.
L’équilibre personnel a besoin du côté maitrisant de la vie. Toute décision en faveur de la maitrise de son attention, de ses pensées, de ses émotions, de ses actes et du lâcher prise vis à vis des comportements acquis jadis et producteurs de souffrances vaines, vont inexorablement contribuer à donner à notre être, un équilibre psychique qui rend de jour en jour, plus stable, plus apaisé et plus apaisant.
Belle pacification, belle dédomestication et bon reparentage de nous à tous. Aimons nous et amusons nous.
tout à fait çà 🙂
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