Le narcissisme est-il un trouble ou un équilibre à trouver ?

Le narcissisme est le penchant psychologique d’un individu à se valoriser et se désirer lui-même en comparaison aux autres. Il fait jouir intérieurement d’un sentiment de supériorité en réponse à un sentiment antérieur d’infériorité. Rapport de domination intériorisé, qui peut faire du narcissique, une personne critique, méprisante, moqueuse et désagréable socialement. En cela le narcissisme est un handicap social. Car trop investir son énergie à la protection et la défense de sa valeur personnelle, laisse peu de place aux autres, voir la dénigre. Et cela peut engendrer rejet social et solitude.

En psychologie, on identifie trois formes de troubles narcissiques :

  • le narcissisme flamboyant (je me survalorise par ma capacité à impressionner les autres)
  • le narcissisme de souhait (je me survalorise par ma capacité à me sentir plus intelligent et plus brillant que les autres)
  • le narcissisme de combat (je me survalorise par ma capacité à me sentir plus fort que les autres)

Et cela pose la question de notre valeur d’être quelqu’un.

Pourquoi suis-je « poussé » à me mettre en avant ? Quelles sont les origines des failles psychologiques qui nous poussent à devoir « sur-être » ?

De la construction de la personnalité

Tout ego, embrasse deux propensions fortes :

  • celle de s’insérer et de s’affirmer dans un système d’autorité qui est sensé nous protéger et nous nourrir
  • celle de se démarquer pour avoir plus de chance de succès en amour

Globalement, une personnalité ça sert à ça : une autorité et une séductivité.

Cependant la personnalité n’est pas immuable, elle se construit et se déconstruit à partir de ce que les milieux sociaux font de nous, des décisions intérieures que nous prenons, des disciplines que nous nous forgeons.

De l’origine des failles psychologiques

Il y a des personnalités plus solides que d’autres : celles qui se savent en mesure d’assumer une autorité et qui se savent en mesure de séduire sans fantasmer ces deux capacités.

Et cette « solidité » semble être tout autant affaires de gènes que d’expériences de vie.

  • Si nous vivons une éducation insécurisante : nous souffrirons de déficiences de la confiance en soi.
  • Si nous vivons une éducation trop autoritaire voire tyrannique : nous ne seront pas à l’aise en société et nous aurons tendance à être soumis et réservé ou rebelle et colérique.
  • Si nous grandissons dans un foyer qui ne sait pas se donner correctement de l’amour : nous serons trop durs ou étouffant avec nous-même et envers les autres.
  • Si nous grandissons dans un foyer où l’amour est trop conditionné : nous souffrirons de culpabilité déplacée ou d’insensibilité méprisante
  •  Si nous évoluons dans un milieu humiliant : nous souffrirons de honte

Et c’est de cette dernière que se trouve la faille psychologique du déséquilibre narcissique.

L’humiliation nous pousse à « sur-être » pour compenser la peine psychologique emmagasinée par les brimades du passé. Plus les personnes qui nous ont brimées ont comptées pour nous et plus la faille sera profonde et difficile à soigner et à cicatriser…

De l’équilibre de l’individualité

Ainsi, nous avons tous un passé avec son lot de brimades et d’humiliations. Chacun de ces actes ajoutant un caillou ou une pierre que l’on dépose dans notre « sac à dos psychique » tout au long de notre existence. Plus le passé nous aura chargé d’éléments destructeurs pour notre personne et plus nous aurons du mal à être libre et à progresser en légèreté dans la vie.

Retrouver l’équilibre égotique, c’est :

  • Alléger son fardeau

par la conscience de l’inutilité et de la nuisance de la fausse domination puérile et le pardon authentique

par la réconciliation avec nos émotions, nos fragilités, nos besoins se sécurité et de valeur qui peuvent induire tous nos sur-manques (manger ses émotions, jouir ses peurs, travailler ses peines, boire ses humiliations,  mentir son être… )

  • Savoir ajuster son individualité à son autonomie et son potentiel

en faisant grandir son niveau de conscience et de capacité

en sachant chercher et accepter la critique constructive, l’aide bienveillante d’autrui et la subordination à des autorités compétentes

  • Savoir s’aimer inconditionnellement

en se débarrassant de ses conditionnements au malheur, en séparant le « je » du « honteux ». En comprenant que qui l’on a été est avant tout une question de contexte et pas de contenu. En comprenant que nous avons été le fruit plus ou moins gâté, plus ou moins abîmé, d’un milieu familial et social. En s’assumant et en se vivant pleinement, sans jugement.

en apprenant à accepter et à pardonner, en apprenant à s’accepter et à se pardonner

en apprenant à s’aimer profondément, à devenir son propre meilleur parent, son propre meilleur ami. Toutes ses rôles qui nous ont manqués ou qui ont été pour nous, de trop nombreuse fois défaillants.

en s’autorisant à être et à devenir ce que l’on est, ce que l’on peut. Juste ça.

8 commentaires sur “Le narcissisme est-il un trouble ou un équilibre à trouver ?

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑