Comment pouvons-nous combattre la méchanceté ?

La méchanceté se trouve en nous et autour de nous. Ses symptômes sont les violences que nous infligeons à nous-même et aux autres.

Intérieurement, la méchanceté grandit et peut jaillir en nous à partir de l’injustice personnelle que l’on accumule et que l’on ne traite pas psychologiquement et socialement.

Socialement, la méchanceté est favorisée par la passivité des victimes dont les « méchants » abusent.

Combattre la méchanceté, intérieurement

La méchanceté est le fruit d’une souffrance qui ne se sait pas et dont le comportement qui en résulte tient plus de la bestialité que de l’humanité. La conscience, en cela, élucide la méconnaissance de ce qui nous fait souffrir.

Cependant, élucider ne suffit pas. Il faut pouvoir se soigner de nos blessures psychologiques et se prévenir de leur réapparition.

Toute violence psychologique (injustice, négligence, maltraitance) blesse notre Moi et l’alourdit d’un fardeau. Pour nous alléger de celui-ci, il s’agit de pouvoir :

1. accepter la douleur psychologique telle qu’elle nous apparaît et perdure sans que l’ego se sente au dessus ou dans celle-ci. Accepter nos faiblesses et fragilités par la bienveillance envers soi.
2. nuire à nos préjugés et se détacher de notre « victimité » par la compréhension
3. pardonner et cultiver une paix et sérénité intérieure par la pratique de la méditation. Cicatriser dans l’amour inconditionnel de soi.

Si se soigner psychologiquement consiste à se libérer des attaques intérieures que nous nous faisons envers nous-même (« je suis une victime »), prévenir les blessures psychologiques consiste à se protéger des attaques extérieures (abus de force et abus de pouvoir) que nous recevons d’autrui.

Et pour cela, nous pouvons faire grandir notre force personnelle et éviter le plus possible d’être la proie directe des méchants.

Développer une posture qui déjoue les attaques extérieures directes passe par :

1. Développer sa sérénité et son ouverture aux autres (la peur et l’isolement attirent les prédateurs)
2. Apprendre à ne pas rentrer dans le jeu « sauveteur-victime-persécuteur » (cfr. triangle dramatique de Karpman)
3. Développer son affirmation personnelle non violente

Cependant en ce qui concerne les injustices sociétales, elles ne peuvent être résolues par nous-même et nous avons besoin des autres et de la société pour contrebalancer les pouvoirs abusifs.

Combattre la méchanceté, extérieurement

La lutte contre les concentrations de pouvoirs abusifs ce fait par le développement de contre-pouvoirs qui permettent de faire progresser la justice sociale. Le pouvoir se corrige avec du pouvoir. Le pouvoir collectif des communautés opprimées est nécessaire à la diminution des maltraitement institutionnels et sociaux et donc de la souffrance dans le monde.

Il est important de faire progresser la justice par la transformation des politiques publiques, des institutions et des groupe sociaux maltraitants.

Pour ceci, il existe deux voies : celle politicienne autour des pouvoirs representatifs établis, et l’approche du syndicalisme citoyen qui vise à établir de nouveaux contre-pouvoirs pour corriger les maltraitements de la société et ainsi produire de la justice ensemble (qui est l’étymologie du mot syndicat)

Concernant cette dernière, il existe des initiatives intéressantes en la matière :

https://alliancecitoyenne.org/le-community-organizing-concretement/

http://www.projet-react.org